🩀 Cheikh Anta Diop Volney Et Le Sphinx

Obenga(ThĂ©ophile), Cheikh Anta Diop , Volney et le Sphinx, Paris, PrĂ©sence Africaine/Khepera, 1996; «Les derniers remparts de l'Africanisme», Revue PrĂ©sence Africaine, n° 157, 1er semestre 1998, p. 47 Ă  65. Dans son premier grand ouvrage Nations nĂšgres et Culture, Cheikh Anta Diop dĂ©montre en particulier que l'Egypte ancienne appartient au monde nĂ©gro-africain. Mais qui est Cheikh Anta Diop ? Dans quel contexte et dans quel milieu a-t-il grandi ? Quelle est sa formation ? Quels sont les diffĂ©rents aspects de son oeuvre historique et scientifique, de son combat politique ? Quelles sont les difficultĂ©s et oppositions qu'il a rencontrĂ©es ? Quels sont les dĂ©bats qu'ont suscitĂ©s ses travaux, ses idĂ©es et positions politiques ? Telles sont les questions auxquelles ce livre solidement documentĂ© apporte des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse. Ce livre contient 100 pages d'illustrations et 100 pages d'annexes. Cheikh M'BackĂ© Diop, fils aĂźnĂ© de Cheikh Anta Diop, a Ă©tĂ© sollicitĂ© dans divers cadres associatifs pour prĂ©senter la vie et l'Ɠuvre de son formation scientifique doctorat en sciences, il exerce son activitĂ© professionnelle dans le domaine de la recherche appliquĂ©e et co-dirige, aux cĂŽtĂ©s de l'Ă©gyptologue, linguiste et historien ThĂ©ophile Obenga, ANKH, Revue d'Egyptologie et des Civilisations de l'auteur ICI etĂ©conomique dans ces deux États, dans l’esprit de ThĂ©ophile Obenga et Cheikh Anta Diop qui expliquent : « La OBENGA T., CHEIKH A. D., Volney et le Sphinx, Paris, Khepera/ PrĂ©sence Africaine, 1996, p. 103. 73 PRZEWORSKI A., « Methods of cross-national Reseach, 1970-83 : An Overview », in DIERCKES M & al (Eds.), Comparative Pour suivre notre actualitĂ©, les rencontres d'auteurs, les ateliers, les coups de coeur... abonnez-vous Ă  la newsletter de La Grande Ourse ! LaBiennale de San Paulo est couverte par le MusĂ©e cĂ©ans l’universitĂ©; celle de la Florence, dans son art. 4, le dit en long et en large, etc. C’est raison pour laquelle, j’ai Ă©tĂ© Ă©mue de voir durant une biennale (Duta) en sa deuxiĂšme Ă©dition, et surtout en Afrique oĂč les choses dit-on ne fonctionnent que mal, de voir l’artiste Etona et Patrice prĂ©senter une oeuvre
L’Institut des Peuples Noirs, Ɠuvre du prĂ©sident du Conseil national de la rĂ©volution, Thomas Sankara, n’est plus visible sur le terrain depuis quelques annĂ©es. Pourtant, l’idĂ©e de connaĂźtre plus le monde noir qui l’a sous-tendue est toujours d’actualitĂ© et c’est pourquoi l’institut ne doit pas disparaĂźtre. Plus de subvention de l’Etat depuis une dizaine d’annĂ©es, pratiquement plus d’activitĂ©s sur le terrain, des cadres qui concrĂštement n’ont pas grand-chose Ă  faire, changement de siĂšge de Gounghin Ă  Dassasgho. Telle est la situation actuelle de l’Institut des Peuples Noirs IPN. Cet institut vit une lĂ©thargie qui, si on n’y prend garde, risque de l’emporter. D’ailleurs Ă  quoi bon maintenir un institut qui ne fait rien sur le terrain ; avec les Programmes d’Ajustement Structurel PAS, si l’Etat a rĂ©ussi Ă  se dĂ©sengager des secteurs sociaux tels que l’éducation et la santĂ©, ce n’est pas la fermeture d’un petit institut comme l’IPN qui va poser problĂšme. Dans tous les cas, si cela advenait, ce sera regrettable dans la mesure oĂč les problĂšmes qui ont Ă©tĂ© Ă  la base de la crĂ©ation de l’IPN demeurent toujours. Faire des Africains les acteurs de leur histoire L’idĂ©e de l’Institut des Peuples Noirs serait venue de Thomas Sankara, prĂ©sident du Conseil National de la RĂ©volution CNR. Pendant son sĂ©jour au siĂšge de l’ONU en 1984 oĂč il a fait son fameux discours devenu historique, il s’est rendu Ă  Harlem pour ĂȘtre tĂ©moin des conditions de vie des Noirs. Il fut choquĂ© par ce qu’il a vu. De retour dans son Faso natal, dans une interview Ă  l’aĂ©roport de Ouagadougou, le prĂ©sident du CNR aurait dit qu’il n’est pas normal que l’histoire des Blancs soit Ă©crite par des Blancs, l’histoire des Jaunes Ă©crite par des Jaunes et que l’histoire des Noirs soit Ă©crite par des Blancs. Les Noirs doivent pouvoir Ă©crire leur histoire surtout que ce que les Blancs ont Ă©crit porte la marque de l’europĂ©ocentrisme ; toute chose qui ne contribue pas Ă  l’objectivitĂ© de cette histoire. Un comitĂ© de rĂ©flexion fut mis en place en collaboration avec l’UNESCO. Des travaux prĂ©liminaires ont abouti Ă  une premiĂšre rencontre en 1986. C’était le symposium international au cours duquel les grandes idĂ©es ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es. Malheureusement, l’IPN fut créé officiellement en 1990, aprĂšs la mort tragique de Thomas SANKARA. Il a eu Ă  mener comme activitĂ©s, des rencontres aux niveaux politique et intellectuel, des voyages Ă  travers l’Afrique pour pousser les Africains Ă  adhĂ©rer Ă  l’institut. Les scolaires ont Ă©tĂ© au centre des activitĂ©s de l’IPN. Dans certains Ă©tablissements scolaires, les Ă©lĂšves animaient ce qu’on a appelĂ© les clubs IPN. C’était une façon pour l’institut de vĂ©hiculer le maximum d’idĂ©es sur la philosophie, l’histoire du monde noir, ce dont ils n’auront pas l’occasion de dĂ©couvrir en classe. Au dĂ©part, l’IPN a Ă©tĂ© créé pour ĂȘtre international. Mais il n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien des autres pays africains. C’était le Burkina Faso qui finançait toutes les activitĂ©s. Par la suite, le pays des hommes intĂšgres a commencĂ© Ă  rarĂ©fier ses subventions et l’IPN est entrĂ© dans une lĂ©thargie dont l’issue risque d’ĂȘtre sa mort pure et simple. Ce sera alors une Ă©norme perte, non seulement pour le Burkina mais aussi pour toute l’Afrique. L’IPN doit renaĂźtre obligatoirement Dans une lettre datĂ©e du 21 janvier 1997, les Ă©ditions Khepera et PrĂ©sence Africaine protestaient contre le refus de la chaĂźne de tĂ©lĂ© France 3 » de ne pas signaler dans son Ă©mission La marche du siĂšcle » du 1er janvier 1997, le livre de ThĂ©ophile Obenga, intitulĂ© Cheick Anta Diop, Volney et le Sphinx ». Pourtant, ce livre cadrait avec le thĂšme de l’émission qui Ă©tait la civilisation Ă©gyptienne. Ce cas pose le problĂšme de la diffusion des Ɠuvres Ă©crites par des Africains. Cheick Anta Diop, malgrĂ© ses thĂšses approuvĂ©es par les plus grands savants du monde au colloque du Caire de 1974, a Ă©tĂ© empĂȘchĂ© d’enseigner pendant 20 ans, autrement dit, ses idĂ©es n’ont pas pu s’épanouir dans les universitĂ©s africaines pendant 20 ans. Qui pourra servir de cadre de recherche et de diffusion de l’histoire faite par les Noirs si ce n’est des institutions des l’IPN. Un BurkinabĂ©, peut ne connaĂźtre de Dimdolosom que le nom d’une rue et d’un lycĂ©e de Ouagadougou, alors qu’il a Ă©tĂ© un grand Ă©crivain et un chercheur burkinabĂ©, le premier dit-on ; il peut Ă©galement ne pas savoir que Boukari II a remis le pouvoir Ă  Kankan Moussa avant de naviguer vers les AmĂ©riques bien avant Christophe Colomb, cet homme qui n’a pas dĂ©couvert l’AmĂ©rique et dont il connaĂźt l’histoire par cƓur. L’expĂ©dition de Boukari a inspirĂ© un livre intitulĂ© “Ils y Ă©taient avant Colomb”. Puisque ces choses ne sont pas enseignĂ©es dans les Ă©tablissements scolaires, qui peut les porter Ă  la connaissance des Ă©lĂšves si ce ne sont des instituts comme l’IPN. Si tel est le cas, il faut impĂ©rativement mettre fin Ă  la lĂ©thargie de l’Institut des Peuples Noirs. Sa disparition sera une perte pour toute l’Afrique, principalement pour le Burkina. Ce sera aussi un recul dans la connaissance du monde noir par des Noirs. Le Burkina Faso est connu comme un pays oĂč la culture semble ĂȘtre prise au sĂ©rieux. Mais il y a une culture folklorique habillement traditionnel, danse
 dont on peut s’en passer sans que cela compromette les chances de dĂ©veloppement du Faso. Il y a aussi celle qui nourrit sainement l’esprit et fait de lui un socle solide pour un avenir meilleur. La vocation culturelle de l’IPN est Ă  prendre dans ce sens, et c’est pourquoi il doit ĂȘtre redynamisĂ© qu’elle qu’en soit le prix. Par Bamogo Source hebdomadaire BendrĂ© Post Views 333
Dansson ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Théophile Obenga montre en quoi consiste l'originalité et la nouveauté de la problématique historique africaine ouverte et développée par Cheikh Anta Diop : " En refusant le schéma hégélien de la lecture de l'histoire humaine, Cheikh Anta Diop s'est par conséquent attelé à
RĂ©agissant au discours controversĂ© de Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007 1, Ă  l’universitĂ© Cheikh Anta Diop de Dakar, l’intellectuel camerounais Achille Mbembe a rĂ©cemment soulignĂ© 2 que le prĂ©sident français avait repris presque mot Ă  mot » des passages de la section consacrĂ©e Ă  l’Afrique dans l’ouvrage du philosophe allemand Friedrich Hegel, La Raison dans l’histoire 3, considĂ©rĂ© comme un des sommets de la pensĂ©e occidentale. On trouve effectivement certaines similitudes entre le chapitre en question et le discours rĂ©digĂ© par le conseiller spĂ©cial de M. Sarkozy, Henri Guaino — lequel a dĂ©clarĂ© assume[r] le discours de Dakar ligne Ă  ligne, mot Ă  mot, Ă  la virgule prĂšs » 4 —, ainsi qu’avec les idĂ©es et la phrasĂ©ologie hĂ©gĂ©liennes. Cette rĂ©cupĂ©ration » est d’autant plus Ă©tonnante que la leçon » sur l’Afrique prononcĂ©e par Hegel Ă  Berlin il y a prĂšs de deux siĂšcles, fondĂ©e sur une connaissance parcellaire du continent 5, prĂ©sente une vision eurocentriste de l’histoire et de la culture africaines et suscite d’importants dĂ©bats ne contient-il pas des Ă©lĂ©ments racistes 6 ? Nous nous proposons d’analyser ce chapitre afin de fournir des clĂ©s de comprĂ©hension et de mettre en lumiĂšre les prĂ©supposĂ©s philosophiques qui sous-tendent diffĂ©rents aspects du discours prĂ©sidentiel, emblĂ©matique d’une approche essentialiste de l’Afrique. Selon Hegel, reprĂ©sentant de la tradition dite idĂ©aliste », la nature, le monde, les individus et les sociĂ©tĂ©s sont gouvernĂ©s par l’ Esprit universel », ou Esprit du monde » – appelĂ© Ă©galement IdĂ©e », Raison », Dieu », etc. –, qui se manifeste et se rĂ©alise Ă  travers l’histoire. Les diffĂ©rentes pĂ©riodes historiques correspondent Ă  des moments logiques, hiĂ©rarchisĂ©s, Ă  l’issue desquels l’Esprit, suivant une Ă©volution conçue en termes de processus rationnel, de mouvement et de progrĂšs, parvient Ă  la pleine conscience de lui-mĂȘme. La longue marche de l’Esprit s’effectue au travers de peuples historiques », guidĂ©s par l’action de grands hommes » en lesquels il s’incarne Ă  un moment donnĂ©, chacun de ces peuples illustrant une Ă©tape, une Ă©poque de l’histoire universelle » et remplissant la mission de reprĂ©senter un principe ». Le monde constitue une totalitĂ© absolue dont la clef de voĂ»te est l’ Etat du droit » 7, figure politique de l’Esprit et seul systĂšme juridique permettant de rĂ©aliser la libertĂ© authentique, car c’est seulement dans l’Etat que l’homme a une existence conforme Ă  la Raison ». Nicolas Sarkozy, dĂ©sireux de voir partout rĂšgne[r] l’Etat de droit, qui permet Ă  chacun de savoir raisonnablement ce qu’il peut attendre des autres » — par opposition Ă  l’ arbitraire », la violence », les fĂ©odalitĂ©s » et le parasitisme » accablant l’Afrique —, semble en faire une mission historique » Jeunesse africaine, vous voulez la dĂ©mocratie, vous voulez la libertĂ©, vous voulez la justice, vous voulez le Droit ? C’est Ă  vous d’en dĂ©cider. La France ne dĂ©cidera pas Ă  votre place. Mais si vous choisissez la dĂ©mocratie, la libertĂ©, la justice et le Droit, alors la France s’associera Ă  vous pour les construire. » OpĂ©rant une synthĂšse entre l’hĂ©ritage de la GrĂšce classique — le point lumineux de l’histoire » — et le christianisme 8 — la religion absolue » —, qu’il dĂ©finit comme les piliers fondamentaux de la culture europĂ©enne, Hegel voit dans l’Etat la fin ultime et supĂ©rieure de l’histoire, et dans la civilisation occidentale moderne, oĂč rĂšgnent la pensĂ©e et la libertĂ© — c’est-Ă -dire la philosophie —, le stade suprĂȘme de l’évolution humaine. L’Esprit est apparu Ă  l’origine sous les traits de la civilisation orientale, qui vit Ă©merger l’idĂ©e d’Etat 9 ; il parvient Ă  son achĂšvement absolu sous la figure de l’Occident, qui en consacre l’accomplissement L’histoire universelle va de l’Est Ă  l’Ouest, car l’Europe est vĂ©ritablement le terme et l’Asie, le commencement de cette histoire ». Pour le penseur de Berlin, l’histoire prend fin avec son Ă©poque, personnifiĂ©e par NapolĂ©on, qui reprĂ©sente Ă  ses yeux l’ Ăąme du monde », le type mĂȘme du grand homme historique », comme le fut en son temps Alexandre le Grand. La dĂ©limitation du domaine de l’histoire implique une hiĂ©rarchisation des cultures et des sociĂ©tĂ©s qui ordonne la vision hĂ©gĂ©lienne de l’Afrique. Hegel la divise en trois parties totalement distinctes l’Afrique du Nord, qui a toujours Ă©tĂ© dĂ©pendante des grands bouleversements extĂ©rieurs », tournĂ©e vers la MĂ©diterranĂ©e, et devrait ĂȘtre rattachĂ©e Ă  l’Europe » 10 ; l’Egypte, qui, bien que situĂ©e sur le continent, ne relĂšve pas de l’esprit africain » mais fait partie de ces centres de civilisations grandes et autonomes », et constitue un cas Ă  part 11 ; enfin la partie qui se trouve au sud du Sahara c’est l’Afrique proprement dite », autrement dit l’Afrique noire, qui demeure inconnue et sans rapport avec l’Europe » Ă©voquant le projet d’Union mĂ©ditĂ©rranĂ©enne entre l’Europe et les pays du Maghreb promu par la France et fondĂ© sur une alliance Ă©conomique et sĂ©curitaire, M. Sarkozy procĂšde au mĂȘme dĂ©coupage gĂ©ographique, qui consiste Ă  sĂ©parer les pays riverains de la MĂ©diterranĂ©e », c’est-Ă -dire l’Afrique du Nord, du reste de l’Afrique, qui s’étend au sud du Sahara ». Cette partie intĂ©rieure de l’Afrique forme selon le philosophe un ensemble impĂ©nĂ©trable, repliĂ© sur lui-mĂȘme », sans passĂ© ni avenir c’est le pays de l’enfance qui, au-delĂ  du jour de l’histoire consciente, est enveloppĂ© dans la couleur noire de la nuit » depuis des temps immĂ©moriaux et se caractĂ©rise par le fait que nous voyons l’homme dans un Ă©tat de barbarie et de sauvagerie qui l’empĂȘche encore de faire partie intĂ©grante de la civilisation ». Hegel en explique l’immobilisme et le caractĂšre archaĂŻque » par sa situation gĂ©ographique et la nature tropicale de son climat, qui l’auraient maintenue depuis toujours isolĂ©e du reste du monde, interdisant aux populations qui y demeurent toute possibilitĂ© d’évolution 12 Le nĂšgre reprĂ©sente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline », de telle sorte qu’ on ne peut rien trouver dans son caractĂšre qui s’accorde Ă  l’humain ». Tout ce qui peut sourdre de ces terres reculĂ©es, composĂ©es de marĂ©cages, de hautes montagnes et de fleuves impraticables, porte la marque de l’inhumanitĂ© la plus irrĂ©flĂ©chie et la brutalitĂ© la plus rĂ©pugnante », telles ces hordes » venues de l’intĂ©rieur qui s’abattent parfois sur les habitants paisibles des pentes et des rĂ©gions cĂŽtiĂšres » 13. Ainsi, dans cette partie principale de l’Afrique, il ne peut y avoir d’histoire proprement dite. Ce qui se produit, c’est une suite d’accidents, de faits surprenants ». Examinant les caractĂ©ristiques de l’ esprit africain » — Nicolas Sarkozy parle, lui, d’ Ăąme africaine » —, Hegel affirme que le Noir reste arrĂȘtĂ© au stade de la conscience sensible, tel un enfant maintenu dans ce que l’on a appelĂ© l’état d’innocence, l’unitĂ© de l’homme avec Dieu et avec la nature », c’est-Ă -dire l’état d’inconscience de soi ». Si les Africains ne peuvent participer Ă  la construction de l’histoire, s’ils diffĂšrent complĂštement de notre monde culturel », c’est parce qu’ils n’ont pas rĂ©alisĂ© cette unitĂ© spirituelle leur permettant de s’élever du particulier, de la dĂ©mesure et de l’accidentel, Ă  l’universel Dieu, la loi, le vrai, etc. par le biais de la raison 14 ils ne sont pas encore parvenus Ă  cette reconnaissance de l’universel. Leur nature est le repliement en soi. Ce que nous appelons religion, Etat, rĂ©alitĂ© existant en soi et pour soi, valable absolument, tout cela n’existe pas pour eux. Les abondantes relations de missionnaires mettent ce fait hors de doute ». Pour M. Sarkozy, le repliement sur soi » — il utilise les mĂȘmes mots que Hegel — est Ă©galement la caractĂ©ristique fondamentale de l’Afrique. Le drame de celle-ci, c’est que l’homme africain n’est pas assez entrĂ© dans l’histoire », autrement dit qu’il est incapable d’évoluer et d’acquĂ©rir par lui-mĂȘme la compĂ©tence et le savoir » qui sont l’apanage de lhomme moderne ». Aussi somme-t-il les Africains d’entendre l’appel Ă  la raison et Ă  la conscience universelles » lancĂ© depuis l’Europe. L’Occident, Ă©rigĂ© en modĂšle absolu, est le dĂ©positaire de la science, du droit, de la dĂ©mocratie, de la libertĂ© et de la justice. La reconnaissance de ces valeurs et de ces principes, posĂ©s comme universels, est la condition nĂ©cessaire pour appartenir Ă  la civilisation » Le dĂ©fi de l’Afrique, c’est d’apprendre Ă  regarder son accession Ă  l’universel non comme un reniement de ce qu’elle est mais comme un accomplissement. Le dĂ©fi de l’Afrique, c’est d’apprendre Ă  se sentir l’hĂ©ritiĂšre de tout ce qu’il y a d’universel dans toutes les civilisations humaines. C’est de s’approprier les droits de l’homme, la dĂ©mocratie, la libertĂ©, l’égalitĂ©, la justice comme l’hĂ©ritage commun de toutes les civilisations et de tous les hommes. C’est de s’approprier la science et la technique modernes comme le produit de toute l’intelligence humaine. Le dĂ©fi de l’Afrique est celui de toutes les civilisations, de toutes les cultures, de tous les peuples qui veulent garder leur identitĂ© sans s’enfermer parce qu’ils savent que l’enfermement est mortel. » Les carences » constitutives de l’ esprit africain » se traduisent, selon Hegel, par le recours Ă  l’explication imaginaire et l’usage de la magie 15 dans les relations des hommes entre eux et dans leur rapport Ă  la nature, Ă  laquelle ils demeurent aliĂ©nĂ©s. Cette forme de croyance — le fĂ©tichisme —, fondĂ©e sur la superstition et l’adoration d’objets naturels, est l’antithĂšse du sentiment religieux qui caractĂ©rise l’ĂȘtre moral, pour lequel il existe une loi Ă©ternelle et un Dieu transcendant La religion commence avec la conscience de quelque chose de supĂ©rieur Ă  l’homme. Cette forme d’expĂ©rience n’existe pas chez les nĂšgres ». Pour le prĂ©sident français, la pensĂ©e magique — atavisme d’une mentalitĂ© primitive —, l’idolĂątrie et une mythologie [venue] du fond des Ăąges » demeurent profondĂ©ment attachĂ©es Ă  la culture africaine » et semblent condamner les Africains Ă  rester de grands enfants » L’Afrique a fait se ressouvenir Ă  tous les peuples de la terre qu’ils avaient partagĂ© la mĂȘme enfance. L’Afrique en a rĂ©veillĂ© les joies simples 
, ce besoin de croire plutĂŽt que de comprendre, ce besoin de ressentir plutĂŽt que de raisonner, ce besoin d’ĂȘtre en harmonie plutĂŽt que d’ĂȘtre en conquĂȘte. Car chaque peuple a connu ce temps de l’éternel prĂ©sent, oĂč il cherchait non Ă  dominer l’univers mais Ă  vivre en harmonie avec l’univers. Temps de la sensation, de l’instinct, de l’intuition. Temps du mystĂšre et de l’initiation. Temps mystique oĂč le sacrĂ© Ă©tait partout, oĂč tout Ă©tait signes et correspondances. C’est le temps des magiciens, des sorciers et des chamanes. » Et lĂ  rĂ©siderait sa faiblesse Le problĂšme de l’Afrique, c’est de cesser de toujours rĂ©pĂ©ter, de toujours ressasser, de se libĂ©rer du mythe de l’éternel retour, c’est de prendre conscience que l’ñge d’or qu’elle ne cesse de regretter, ne reviendra pas pour la raison qu’il n’a jamais existĂ©. Le problĂšme de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le prĂ©sent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. » Ce mode irrationnel d’existence, rĂ©glĂ© sur la nature, explique Ă©galement d’aprĂšs Hegel le sous-dĂ©veloppement technique des Africains et la pauvretĂ© de leurs besoins, liĂ©s Ă  une Ă©conomie agricole de subsistance. Soumis Ă  l’éternel recommencement du cycle des saisons, Ă  la puissance des Ă©lĂ©ments et au climat, ils en dĂ©pendent, et les forces naturelles sont terribles pour eux. Le fleuve peut les engloutir, le tremblement de terre peut dĂ©truire leurs demeures. L’abondance des moissons et des fruits dĂ©pend du temps. Ils ont tantĂŽt trop de pluie, tantĂŽt pas assez, ils ont besoin de la tempĂȘte, de la saison des pluies, de sa cessation ». On retrouve un argument analogue dans le discours de Dakar. Au paysan africain, que le chef de l’Etat enjoint de s’éloigner de la nature, est reprochĂ© de perpĂ©tuer des traditions et des pratiques ancestrales qui l’empĂȘchent d’emprunter la voie du dĂ©veloppement » et du progrĂšs » La rĂ©alitĂ© de l’Afrique, c’est le dĂ©veloppement qui ne va pas assez vite, c’est l’agriculture qui ne produit pas assez 
. Le paysan africain, qui depuis des millĂ©naires, vit avec les saisons, dont l’idĂ©al de vie est d’ĂȘtre en harmonie avec la nature, ne connaĂźt que l’éternel recommencement du temps rythmĂ© par la rĂ©pĂ©tition sans fin des mĂȘmes gestes et des mĂȘmes paroles. Dans cet imaginaire oĂč tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idĂ©e de progrĂšs. Dans cet univers oĂč la nature commande tout, l’homme Ă©chappe Ă  l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne mais l’homme reste immobile au milieu d’un ordre immuable oĂč tout semble ĂȘtre Ă©crit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient Ă  l’idĂ©e de sortir de la rĂ©pĂ©tition pour s’inventer un destin. » Au plan des relations humaines, estime Hegel, l’absence de tout sentiment moral chez l’Africain entraĂźne un mĂ©pris total » pour lui-mĂȘme et pour autrui, qui justifie les pires cruautĂ©s Ă  cela, par exemple, est liĂ© le fait que l’usage de manger de la chair humaine est admis comme un usage licite et partout rĂ©pandu ». Dans ces sociĂ©tĂ©s, marquĂ©es par la dĂ©valorisation de l’homme », le fanatisme » et l’atomisation des individus, il n’y a ni famille — premiĂšre forme de lien Ă©thique —, ni Etat, mais seulement une masse de sujets qui se dĂ©truisent ». Les rapports de pouvoir, au sein des multiples royaumes et tribus que compte le continent, s’organisent autour du despotisme » d’un roi ou d’un chef qui a droit de vie ou de mort sur ses sujets. Mais cette tyrannie n’est ni considĂ©rĂ©e ni ressentie comme une injustice », dans la mesure oĂč l’Africain, n’ayant pas conscience de soi », ne peut se rapporter Ă  des rĂšgles de justice, valables universellement, lui permettant de distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste. Nicolas Sarkozy reprend Ă  son compte l’image d’une Afrique naturellement violente, marquĂ©e par le fanatisme » et prise dans le cycle infernal de la haine et de la violence », minimisant au passage les consĂ©quences de la colonisation, le rĂŽle des pays occidentaux dans les conflits fratricides, l’instrumentalisation des rĂ©gimes dictatoriaux et le poids des mĂ©canismes de prĂ©dation mis en place par les anciennes puissance coloniales sur le continent Je veux m’adresser Ă  tous les habitants de ce continent meurtri, et, en particulier, aux jeunes, Ă  vous qui vous ĂȘtes tant battus les uns contre les autres et souvent tant haĂŻs, qui parfois vous combattez et vous haĂŻssez encore 
 On s’est entretuĂ© en Afrique au moins autant qu’en Europe. 
 La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultĂ©s actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n’est pas responsable des gĂ©nocides. Elle n’est pas responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme. » Pour Hegel, l’ arriĂ©ration » des sociĂ©tĂ©s africaines et une telle dĂ©valorisation de l’homme » expliquent, d’une part, que l’esclavage soit en Afrique le rapport de base du droit » et que le commerce des esclaves — auquel sont Ă©troitement liĂ©es les guerres et la polygamie 16 — y tienne un rĂŽle Ă©conomique de premier plan Dans tous les royaumes africains connus des EuropĂ©ens, l’esclavage est une institution indigĂšne et domine naturellement » ; et qu’il constitue, d’autre part, l’axe autour duquel s’articulent les relations et les Ă©changes que les Africains entretiennent avec les Blancs » L’unique rapport essentiel que les nĂšgres ont eu, et ont encore, avec les EuropĂ©ens, est celui de l’esclavage ». Les esclavagistes europĂ©ens n’ont fait en somme que perpĂ©tuer une pratique ancrĂ©e depuis toujours dans les mƓurs des Africains, la condition des esclaves dans les AmĂ©riques Ă©tant de surcroĂźt moins inhumaine », aux yeux du philosophe, que dans leur Afrique natale Pour les rois, en effet, il est d’importance primordiale de vendre leurs ennemis prisonniers ou mĂȘme leurs propres sujets, et en ce sens l’esclavage a contribuĂ© Ă  Ă©veiller un plus grand sens de l’humanitĂ© chez les nĂšgres. Ils sont rĂ©duits en esclavage par les EuropĂ©ens et vendus en AmĂ©rique, et pourtant leur sort dans leur propre pays est presque pire, dans la mesure oĂč ils y sont soumis Ă  un esclavage aussi absolu » 17. Si le sort des esclaves amĂ©ricains s’avĂšre prĂ©fĂ©rable » Ă  celui des esclaves africains, estime par ailleurs Hegel, c’est parce que l’esclavage prend place Ă  l’intĂ©rieur d’un Etat », au sein duquel le Noir accĂšde Ă  la conscience de soi » par le biais du travail, facteur d’humanisation et de socialisation il doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une forme de progrĂšs par rapport Ă  la pure existence isolĂ©e et sensible » que menait l’Africain parmi ses congĂ©nĂšres, autrement dit comme un moment de l’éducation, une sorte de participation Ă  une vie Ă©thique et culturelle supĂ©rieure ». C’est pourquoi, bien qu’étant une institution arbitraire, vouĂ©e Ă  disparaĂźtre 18, il ne doit pas ĂȘtre supprimĂ© d’un seul coup mais progressivement, car il reprĂ©sente un moment nĂ©cessaire » 19 dans le processus au cours duquel l’homme asservi apprend par le labeur Ă  transformer la nature matĂ©rielle, Ă  prendre conscience de lui-mĂȘme en tant que sujet autonome, destinĂ© Ă  la libertĂ© L’eslavage est une injustice en soi et pour soi, parce que l’essence de l’homme est la libertĂ©. Mais pour arriver Ă  la libertĂ©, l’homme doit acquĂ©rir d’abord la maturitĂ© nĂ©cessaire. L Ă©limination graduelle de l’esclavage est, pour cette raison, plus opportune et plus juste que son abolition brutale » 20. Ainsi se trouvent justifiĂ©s philosophiquement, au moyen d’un habile arrangement conceptuel, Ă  la fois l’esclavage, sa continuitĂ© et sa suppression, conformĂ©ment Ă  la dialectique du maĂźtre et de l’esclave sur laquelle repose la vision hĂ©gĂ©lienne de l’histoire et du monde. Hegel dresse donc un tableau des plus sombres du monde africain, qu’il relĂšgue hors du domaine de la civilisation, Ă  de rares exceptions prĂšs — comme dans le cas d’une partie de l’Afrique septentrionale lĂ , Ă  la faveur de la propagation de l’islam, les coutumes sont plus douces. Les nĂšgres avec lesquels les Anglais entrĂšrent en contact Ă©taient eux aussi mahomĂ©tans ». Mais, prise en elle-mĂȘme, la condition des Africains n’est susceptible d’aucun dĂ©veloppement, d’aucune Ă©ducation. Tels nous les voyons aujourd’hui, tels ils ont toujours Ă©tĂ© ». C’est pourquoi l’Afrique ne saurait faire partie de l’histoire, mais plutĂŽt de la prĂ©histoire Celui qui veut connaĂźtre les manifestations Ă©pouvantables de la nature humaine peut les trouver en Afrique. Les plus anciens renseignements que nous ayons sur cette partie du monde disent la mĂȘme chose ». Et le philosophe de conclure, par une formule en laquelle se trouve ramassĂ©e sa conception de l’ esprit africain » ce que nous comprenons en somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique non-dĂ©veloppĂ©, entiĂšrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire universelle ». Si l’on peut Ă©carter, sinon nuancer, toute accusation de racisme biologique chez Hegel — il ne s’est jamais appuyĂ© sur la race » et a mĂȘme fermement critiquĂ© les travaux du mĂ©decin allemand Franz Joseph Gall, qui prĂ©tendait pouvoir expliquer les capacitĂ©s intellectuelles d’un individu par l’anatomie de son crĂąne —, il n’en demeure pas moins qu’il fait preuve d’un racisme culturel, fondĂ© sur une approche ethnocentriste et essentialiste de l’histoire. L’idĂ©e que l’Occident dĂ©tient le monopole de la libertĂ© et de la raison, qu’il est le vrai théùtre de l’histoire universelle », conduit Ă  penser qu’il peut et doit dominer le monde — ainsi la destinĂ©e fatale » des civilisations et des sociĂ©tĂ©s infĂ©rieures est-elle de se soumettre aux EuropĂ©ens », peut-on lire dans les Leçons sur la philosophie de l’histoire 21. Il ne fait guĂšre de doute que la pensĂ©e hĂ©gĂ©lienne a servi Ă  fournir, parmi d’autres, les outils conceptuels et les principes thĂ©oriques qui ont permis de justifier le colonialisme occidental. Et qu’elle continue, Ă  considĂ©rer la lettre et l’esprit du discours rĂ©digĂ© par Henri Guaino pour Nicolas Sarkozy — convaincu de la mission civilisatrice » de certains colonisateurs de bonne volontĂ© [qui] croyaient briser les chaĂźnes de l’obscurantisme, de la superstition, de la servitude » —, d’ordonner une certaine vision de l’Afrique La civilisation musulmane, la chrĂ©tientĂ©, la colonisation, au-delĂ  des crimes et des fautes qui furent commises en leur nom et qui ne sont pas excusables, ont ouvert les cƓurs et les mentalitĂ©s africaines Ă  l’universel et Ă  l’histoire », put ainsi dĂ©clarer le chef de l’Etat, ne suscitant, en France, que peu de rĂ©actions
 1 Le discours de M. Sarkozy est disponible au tĂ©lĂ©chargement sur le site de l’ElysĂ©e fichier PDF. Dans ce qui suit, les citations en caractĂšres italiques sont de M. Sarkozy, celles de Hegel Ă©tant typographiĂ©es en caractĂšres gras. 3 Georg Wilhelm Hegel 1770-1831, La Raison dans l’histoire. Introduction Ă  la philosophie de l’histoire, 10/18, Paris, 2007, rééd., pp. 245-269. Ce livre rassemble une sĂ©rie de cours professĂ©s Ă  l’universitĂ© de Berlin entre 1822 et 1831.4 Entretien avec 9 octobre 2007.5 Hegel, qui n’est jamais allĂ© en Afrique, s’appuie essentiellement sur les travaux du gĂ©ographe Karl Ritter 1779-1859, auteur d’une GĂ©ographie gĂ©nĂ©rale comparĂ©e Paulin, Paris, 1886, qu’il tient pour la meilleure description d’ensemble de l’Afrique ». Pour Ritter, l’Afrique se caractĂ©rise par le fait que tout progrĂšs y est Ă  peine sensible, sans individualitĂ© apparente de civilisation, de politique ni mĂȘme de langue ». Hegel cite Ă©galement parmi ses sources les rĂ©cits de missionnaires et l’historien grec HĂ©rodote v. 484-425 av. 6 Cf. notamment sur ce point Pierre Quillet, Hegel et l’Afrique », Ethiopiques, n° 6, avril 1976 ; Amady Aly Dieng, Hegel et l’Afrique noire. Hegel Ă©tait-il raciste ?, Codesria, Dakar, 2006 ; Susan Buck-Morss, Hegel et HaĂŻti, Lignes-LĂ©o Scheer, Paris, 2006. 7 OpposĂ© au principe de souverainetĂ© populaire, Hegel dĂ©fend l’idĂ©e d’une monarchie constitutionnelle, hĂ©rĂ©ditaire et non Ă©lectorale, garante des libertĂ©s collectives, centralisĂ©e dans son administration mais dĂ©centralisĂ©e sur le plan Ă©conomique.8 Plus prĂ©cisĂ©ment le protestantisme luthĂ©rien.9 C’est de cette maniĂšre que la Chine, l’Inde et la Babylonie sont devenues de grands pays civilisĂ©s », souligne Hegel.10 Hegel qualifie ainsi de succĂšs » l’action de la France entreprise tout rĂ©cemment » au Maghreb dans cette optique, faisant certainement allusion Ă  la prise d’Alger par les troupes françaises, en juillet 1830, qui marque le dĂ©but de la conquĂȘte de l’AlgĂ©rie.11 Hegel s’oppose ici Ă  Volney 1757-1820, qui fut l’un des premiers Ă  defendre la thĂšse de l’appartenance de l’Egypte au monde noir. Cette thĂšse sera notamment reprise et dĂ©veloppĂ©e par Cheikh Anta Diop 1923-1986. Elle demeure stratĂ©gique pour les Africains.12 Pour certains spĂ©cialistes, comme Dieng op. cit., ceci suffit Ă  Ă©carter toute accusation de racisme Hegel n’aurait jamais expliquĂ© l’état de barbarie du Noir par des arguments raciaux » ou biologiques mais par des raisons tenant Ă  la gĂ©ographie et au climat, conformĂ©ment Ă  la thĂ©orie de Ritter d’aprĂšs laquelle le milieu naturel dĂ©termine le dĂ©veloppement des peuples. Susan Buck-Morrs op. cit. estime, pour sa part, que Hegel a toujours [Ă©tĂ©] imprĂ©gnĂ© de racisme culturel, sinon biologique ».13 Hegel ajoute qu’une fois installĂ©es sur les cĂŽtes, leur rage ayant pris fin », ces peuplades deviennent douces et bonnes » au contact des EuropĂ©ens. Rappelons qu’à l’époque de Hegel, ces derniers n’étaient implantĂ©s, pour l’essentiel, que sur les bandes cĂŽtiĂšres. L’exploration de l’Afrique ne prit vĂ©ritablement son essor qu’à partir de 1880.14 Cf. ThĂ©ophile Obenga Hegel excluait le Noir africain de l’histoire du monde parce qu’il ne reconnaĂźt pas en Afrique noire la rĂ©vĂ©lation de la Raison divine, de l’Esprit universel, ni aucune sublime crĂ©ation de la raison dans l’évolution historique de l’humanitĂ© », in Volney, Cheikh Anta Diop et le Sphinx, PrĂ©sence africaine, Paris, 1996. Rappelons Ă©galement ces mots de LĂ©opold SĂ©dar Senghor sur lesquels l’écrivain sĂ©nĂ©galais est revenu par la suite L’émotion est nĂšgre, comme la raison hellĂšne » Ce que l’homme noir apporte », in LibertĂ©. Tome 1. NĂ©gritude et humanisme, Seuil, Paris, 1964.15 Cf. HĂ©rodote, citĂ© par Hegel En Afrique, tous les hommes sont des magiciens ».16 La polygamie des noirs a souvent pour fin la gĂ©nĂ©ration d’un grand nombre d’enfants qui pourront ĂȘtre vendus comme esclaves », affirme Hegel.17 Dans les Principes de la philosophie du droit, Hegel va mĂȘme jusqu’à soutenir que l’état de servitude est Ă  imputer Ă  l’esclave lui-mĂȘme, qui, dans un souci de prĂ©servation de soi, choisit l’asservissement plutĂŽt que la libertĂ©, la vie plutĂŽt que la mort. Or la mise en jeu de la vie » est le prix Ă  payer pour rester libre Si un homme est esclave, sa volontĂ© personnelle est responsable de cette situation, de mĂȘme que c’est Ă  cause de sa propre volontĂ© qu’un peuple est asservi. Ainsi, le tort de l’esclavage ne repose pas seulement sur les Ă©paules des esclavagistes et des conquĂ©rants, mais aussi sur celles des esclaves et des vaincus eux-mĂȘmes » Principes de la philosophie du droit, Presses universitaires de France PUF, Paris, 2003.18 Pour les Ă©conomistes classiques, comme Adam Smith, l’esclavage doit ĂȘtre aboli parce qu’il est obsolĂšte et d’un intĂ©rĂȘt Ă©conomique limitĂ©. Un travailleur libre est plus productif qu’un esclave L’ouvrier libre a sur l’esclave la supĂ©rioritĂ© car la contrainte ne rend pas l’homme inventif, zĂ©lĂ© et intelligent » Adam Smith, La Richesse des nations, Flammarion, Paris, 1999.19 [L’asservissement] est un moment nĂ©cessaire dans la formation de chaque homme », de mĂȘme que la servitude et la tyrannie sont, dans l’histoire des peuples, un degrĂ© nĂ©cessaire » Hegel, EncyclopĂ©die des sciences philosophiques, Vrin, Paris, 199220 La supression progressive de l’esclavage Ă©tait une idĂ©e largement rĂ©pandue parmi les anti-esclavagistes français et britanniques. Au contraire, pour Victor Schoelcher, qui fit abolir l’esclavage dans les colonies françaises en 1848 et s’opposa Ă  la thĂ©orie du gradualisme, il n’y a pas d’autre solution que l’émancipation brutale » voir Victor Schoelcher, Des colonies françaises. Abolition immĂ©diate de l’esclavage, Editions du ComitĂ© des travaux historiques et scientifiques, Paris, 1998.21 Vrin, Paris, 2000. CheikhAnta Diop (1923-1986) et l'Egypte "NĂšgre" (22/01/2006) A l'Ăąge de 31 ans, un sĂ©nĂ©galais du nom de Cheikh Anta Diop allait rĂ©volutionner l'intelligentsia occidentale grĂące Ă  un audacieux opus sonnant le glas de la mystification de l'histoire Africaine. Par Paul Yange: Cheikh Anta Diop, sans conteste le plus grand savant Africain de tous les The book “Negro Nation and Cultures” is the fruit of phenomenal research, carried out by Cheikh Anta Diop, to restore the history of black Africa, which has long been obscured. At that time, scientific racism, carried by eminent figures, was rooted in Western society, and had attributed to white the Cartesian being par excellence, the father of all civilizations, and defined black as a primitive, emotional being, incapable of the slightest logic. The ancient Egyptians were blackRelated stories It is in this torrent of racist certainties that Cheikh Anta Diop, a young man 27 years of age, is going to take the dominant ideology to the task, by asserting that the ancient Egyptians, precursors of civilization and science, were black. He not only asserts it, but he also proves it. This thesis had the effect of an earthquake, and since it was bothersome, he had to be silenced. You can’t hide the sun with a finger, as the African proverb says. Even if the Sorbonne University rejected his thesis in 1951, PrĂ©sence Africaine published the book in 1954. Notwithstanding the evidence that is not lacking in his book, prejudiced scientists will try by all means to bring his work into disrepute. Deemed too revolutionary, some African intellectuals found it difficult to adhere to the ideas conveyed in the book. AimĂ© CĂ©saire was one of the few to support it. In “Discourse Against Colonialism”, he will describe Cheikh Anta Diop’s book as “the most audacious book a Negro has ever written”. It was only until the 1974 Unesco colloquium that most of his theses were finally recognized “in its way of writing, its culture and its way of thinking, Egypt was African”; these were the conclusions of this summit. Evidence of the negritude of ancient Egypt Figure 1Egyptian 11th Dynasty 2061-2010 BC. Medium painted sandstone. Date 21st Century BC. Egyptian National Museum, Cairo, Egypt. Photographic Rights held by The The Bridgeman Art Library The fight was a long one, and yet long before it, the fatherhood of Egyptian civilization had been attributed to the black race. In the testimonies of Greek scholars such as Herodotus, Aristotle, who were eyewitnesses, the black skin and frizzy hair of the Egyptians were mentioned. Aristotle called them “agan malane” to describe their skin, which meant excessively black. In the 18th Century, the Count of Volney, a French historian, faced with overwhelming evidence, drew the same conclusions “The Copts are therefore properly the representatives of the Egyptians, and there is a singular fact that makes this acceptation even more probable. Looking at the faces of many individuals of this race, I found a peculiar character that caught my attention all of them have a yellowish and smoky skin tone, which is neither Greek nor Arabic; all of them have puffy faces, swollen eyes, crushed noses, big lips; in a word, a real Mulatto figure. “I was tempted to attribute it to the climate when, having visited the Sphinx, its appearance gave me the key to the riddle. On seeing that head, typically Negro in all its features, I remembered the remarkable passage where Herodotus says, “As for me, I judge the Colchians to be a colony of the Egyptians because, like them, they are black with woolly hair” In other words, the ancient Egyptians were true Negroes of the same type as all native-born Africans.” One of the other irrefutable proofs of the Negro character of the ancient Egyptians was the color of their gods. Osiris and Thoth, to name but a few were black. The dark representations of the pharaohs and the hairstyles they wore also support the negritude of ancient Egypt. See MENTOUHOTEP II and NEFERTARI. The analogy goes beyond the physical and capillary features. Ancient Egyptian values such as totemism are still present in Black Africa. A comparative linguistic study highlights the similarity between Egyptian and African languages such as Valaf and Serere non-exhaustive list. In light of these arguments, the conclusion is final The invention of writing, of science, we owe it to blacks. The Greek culture which inspired the Roman culture draws its sources from Negro Africa. “Pythagoras spent 22 years in Egypt, from 558 to 536 BC. Plato stayed there from 399 to 387 It was therefore there, at the feet of the Egyptian priests, that they drew the knowledge that made their glory. Pharaonic Egypt which was their teacher for so long is part of the heritage of the Black World. It is itself a daughter of Ethiopia. And “in its way of writing, its culture and its way of thinking, Egypt was African”. Giving the black man his rightful place in the history of mankind The fact that this part of the history of mankind was brushed aside was linked to the need to justify colonization. The barbarian negro was then invented and culture was brought to him. This propaganda found it difficult to accept that African society was structured and advanced before the arrival of the settlers. That the emancipation of women was not a problem. As African society is matriarchal, women held positions of responsibility long before this was the case in Europe. The goal that Cheikh Anta Diop had in restoring this truth, was to give back to the forgotten continent its letters of nobility. It was not a question of awakening underlying hints of a superiority complex that could lead to forms of Nazism. [
] the civilization he [the Negro] claims to have created could have been created by any other human race – as far as one can speak of a race – which would have been placed in such a favorable and unique cradle” [Cheikh Anta Diop, Negro Nations, and Culture, op. cit. 4th edition, p. 401]. Far from being a racist as his detractors wanted to describe him, Cheikh Anta Diop was a great humanist, who was recognized as such. His work aimed to combat scientific racism and to prove that intelligence is in no way linked to skin color. He challenged the conception of the dominant race, which can be considered a significant contribution to the history of mankind. The Legacy of Cheikh Anta Diop Years later, how do we contribute to the propagation of the colossal legacy left by Cheikh Anta Diop? He advocated for a united Africa, gathered together, after having forged a strong identity, which would serve as a solid foundation. Where are we with pan-Africanism? With the adaption of our languages to the realities and sciences as he experienced with the Valaf in the book? With the decolonization of mentalities? It must be said that these subjects remain topical. It is our duty to contribute to the emergence of our continent, which will first and foremost be cultural. In the field of education, we must implement textbooks adapted to our realities. Let us adapt our languages to modern realities. It is not a question of banishing the colonial languages acquired, but of revaluing our own and adapting them to modern science. It is with feet firmly anchored in its roots, free from alienation, detached from the yoke of the colonial, and from the alienation of the colonized, that Africa will know its true value, and that it will be able to take its place on the world chessboard. This re-foundation, which should not be done in a belligerent manner, will generate Africans proud of their origins, who will take their destiny into their own hands. CheikhAnta Diop, l'auteur de Nations nĂšgres et culture et de Civilisation ou barbarie, a rendu Ă  l'Afrique noire entiĂšre son passĂ©, sa mĂ©moire collective, sa prĂ©sence formelle et active dans les diffĂ©rentes Ă©tapes de l'histoire universelle. Pour l'Afrique noire, assumer politiquement et culturellement son oeuvre, c'est entrer, debout, avec espoir, dans le Cheikh Anta Diop est nĂ© en 1923 dans le village de Thieytou, une centaine de kilomĂštres Ă  l’est de Dakar, au SĂ©nĂ©gal, au sein d’une famille d’origine aristocratique wolof. Il dĂ©croche une bourse pour Ă©tudier en France en 1946, et choisit d’abord la physique et la chimie, avant de se tourner vers la philosophie et l’histoire, avec une thĂšse consacrĂ©e Ă  l’Afrique noire prĂ©coloniale et l’unitĂ© culturelle de l’Afrique noire ». Nationaliste et dĂ©fenseur d’un fĂ©dĂ©ralisme africain, il retourne au SĂ©nĂ©gal dĂšs l’indĂ©pendance en 1960, oĂč il se dĂ©die Ă  enseignement, la recherche et la politique, jusqu’à sa mort en 1986. CĂ©lĂšbre Ă  plusieurs titres Écrivain prolifique, Cheikh Anta Diop est l’auteur d’un grand nombre de travaux scientifiques et d’ouvrages consacrĂ©s Ă  l’histoire du continent, mais aussi Ă  son avenir. En s’appuyant notamment sur la parentĂ© entre des langues africaines, comme le wolof – sa langue maternelle – et l’égyptien antique, Cheikh Anta Diop a dĂ©voilĂ© l’influence culturelle de peuples africains antĂ©rieurs sur la civilisation Ă©gyptienne et dĂ©montrĂ© que l’Égypte ancienne Ă©tait nĂ©gro-africaine ». DiplĂŽmĂ© en chimie et en physique nuclĂ©aire, il a créé dĂšs 1966 le premier laboratoire africain de datation au carbone 14, au sein de l’UniversitĂ© de Dakar qui porte aujourd’hui son nom. Militant pour l’indĂ©pendance des pays africains pendant ses annĂ©es Ă©tudiantes, il s’est plus tard imposĂ© comme une figure du mouvement fĂ©dĂ©raliste africain, des idĂ©es prĂ©sentĂ©es dans Les fondements Ă©conomiques et culturels d’un État fĂ©dĂ©ral en Afrique noire 1960, Ă©ditions prĂ©sence africaine. Des citations cĂ©lĂšbres “L’Égypte est au reste de l’Afrique Noire ce que la GrĂšce et Rome sont Ă  l’Occident.” “La plĂ©nitude culturelle ne peut que rendre un peuple plus apte Ă  contribuer au progrĂšs gĂ©nĂ©ral de l’humanitĂ© et Ă  se rapprocher des autres peuples en connaissance de cause.” “Les idĂ©ologues qui se couvrent du manteau de la science doivent se rendre compte que l’ùre de la supercherie, de l’escroquerie intellectuelle est dĂ©finitivement rĂ©volue, qu’une page est tournĂ©e dans l’histoire des rapports intellectuels entre les peuples.” Des controverses autour de lui Lors de la publication de son livre Nations nĂšgres et culture 1954, Cheikh Anta Diop a dĂ» faire face Ă  un grand scepticisme dans le monde universitaire, en plus des critiques basĂ©es sur les prĂ©jugĂ©s racistes hĂ©ritĂ©s du colonialisme. Certains collĂšgues lui reprochent une approche multi-disciplinaire parfois chaotique, et d’autres d’ĂȘtre influencĂ© dans son travail scientifique par son militantisme politique. Ce n’est qu’en 1974, au cours du colloque international du Caire, que les plus grands Ă©gyptologues ont saluĂ© ses thĂ©ories visionnaires ». Elles ont depuis Ă©tĂ© acceptĂ©es en tant que vĂ©ritĂ©s scientifiques. __________________________ Tamara Wackernagel, Mamadou Lamine Ba et Philipp Sandneront contribuĂ© Ă  ce rĂ©cit, qui fait partie de la sĂ©rie “Racines d’Afrique”. Une sĂ©rie lancĂ©e dĂ©but 2018 par la Deutsche Welle, en coopĂ©ration avec la fondation Gerda Henkel. Source Vous pourrez aimer
Entrele premier et le troisiĂšme siĂšcle de notre Ăšre, L'Ɠuvre de toute une vie de l'universitaire sĂ©nĂ©galais Dr Cheikh Anta Diop (1923-1986) a consistĂ© Ă  remettre en question les points de vue eurocentriques et arabisants de la culture africaine prĂ©coloniale. Il s'est attachĂ© Ă  prouver dĂ©finitivement que l'ancienne civilisation Ă©gyptienne avait ses
Synopsis About this title Cet Essai explique, sous le signe de la rigeur el de la vigilance, cette naissance de l'histoire africaine, ce a quoi, et aussi ce pour quoi Cheikh Anta Diop, l'auteur de "Nations negres et Culture" et de "Civilisations our bararie", a consacre sa vie et protege pour nous la Memoire du Monde et de nous-memes. La forme generale de son inquietude est devenue notre audace. - Cet Essai voudrait presenter cette exigence scientifique, telle que Cheikh Anta Diop nous l'aura leguee, en signe d'amour de la patgrie Africaine et de la sokidaarite des hommes de notre planete. - Toutes les societes du monde, sans exception, ont toujours eu besoin de leur passe pour definir leur avenir. - Cheikh Anta Diop, arendu a l'Afrique noire entiere son passe, sa memoire collective, sa presence formelle et active dans les differentes etapes de l;hisoire universelle. - I'l appartient maintenant au genie createur des peuples d'Afrique noire, a leurs elites et a leurs dirigeants, a leur jeunnesse, a leurs paysans et ouvriers, a leurs hommes d'affaires, a leurs savants et ingenieurs, de faire ensemble tout le possible pour realiser - tel est l'enjeu capital - une Afrique contemporaine moins fragile et moins pauvre, dans la cooperation internationale et l;interdependance planetaire de tous le peuples et de toutes les nations du monde - Il est question de vie et de survive au rythme meme de l'hisotre actualle de l''humanite. - Poiur l'Afrique noire, assumer politquement et culturellement l''oeuvre de Chikh Anta Diop, c'estet entrer, debout, avec espoir, dans le XXe siecle. - L'auteur, d'origine congolaise, est actuellement professeur a Temple univaersity a Philadelphie, aux Etats-Unis. Il a ensigne pendant plusiers annes la langue pharanique et l;histoire ancienne a l'Universite marien Ngouabi de Brazzaville. "synopsis" may belong to another edition of this title. Language Notes Text French "About this title" may belong to another edition of this title. No Available Copies Advanced Search AbeBooks Home Search Books Create a WantIf you know the book but cannot find it on AbeBooks, we can automatically search for it on your behalf as new inventory is added. If it is added to AbeBooks by one of our member booksellers, we will notify you! Create a Want
INTELLECTUELet humaniste sĂ©nĂ©galais disparu en 1986, Cheikh Anta Diop fut l’homme de l’intĂ©gritĂ© morale et du refus des compromissions. Dans un contexte de marginalisation accĂ©lĂ©rĂ©e du continent, ses travaux, qui marquĂšrent le retour de la conscience historique de l’Afrique, appellent Ă  la permanence du combat contre les
"UNFITTED BY ages of tropical life for any effective instrusion the White Race, the negro and negroid people remained without any influence on the development of civilization." Those words in 1926 by James Henry Breasted, dean of American Egyptologists, echoed the dominant sentiment of the time that black Africa had no share in the creation of any of the first civilizations of man. This message was so powerful and so tenacious that as recently as May 31, Dr. Edward Bleiberg, assistant director of the Institute of Egyptian Art and Archeaology at Memphis State University, stated categorically in the Memphis Commercial Appeal that "Egyptians were considered Caucasians." This, then, is the crux of a controversy that has flared up repeatedly throughout the 155-year existence of Egyptology. The argument continues today, but in the face of ever-increasing evidence that civilization - like the human race itself - began in Africa, it is clearly doomed. The controversy was opened in 1791 by France's Count Volney, scholar, world-traveler, confidant of Benjamin Franklin and an aristocrat of pronounced republican sympathies. In Egypt, he had seen age-old monuments and temples lying half-buried in the sand and had pondered the meaning of civilization, its rise and its fall - reflections that he gave free reign in his "Ruins of Empires." . How is it, he mused, that "a people, now forgotten, discovered, while others were yet barbarians, the elements of the arts and the sciences. A race of men now rejected from society for their sable skin and frizzled hair, founded on the study of the laws of nature, those civil and religious systems which still govern the universe." On this point the count had not the slightest doubt the Greeks had unanimously proclaimed Egypt's Africa origins and the stony evidence of the sphinx - whose features were clearly etched in the African mold - confirmed it. Was it not one of the crueler ironies of history that the very people who had given the world civilization were now a race of slaves and outcasts? In 1799, Napoleon's engineers on his Egyptian campaign discovered the Rosetta Stone. Immediately, it caused a sensation in the learned circles of Europe, for on it were inscriptions in three languages Egyptian hieroglyphics, Demotic a cursive from of hieroglyphics and Greek. It was evident the three panels represented the same inscription in three languages, so it was possible to proceed with a decipherment of the hieroglyphs and the Demotic by reference to the Greek. In 1822, the genius of Jean-Francois Champollion finally solved the decipherment riddle. With this, the age of Egyptology proper began. A door to the past was opened that many had thought permanently closed. Astonishment and Vexation Averitable explosion of interest in things Egyptian occurred. Champollion and others in France, Germany, and England began translating important Egyptian documents. English and German expeditions mounted large-scale digs and collections of Egyptian artifacts, which soon filled musemums and private collections all over Europe. Unfolding before the eyes of an astounded world was a material splendor quite beyond the most admiring descriptions of the ancient Greeks. The re-opening of this door to the past, however, contained some disquieting implications. The newly-translated inscriptions and documents revealed an intellectucal culture that had attained a startlingly advanced level of development. The prototypes of mathematics, medicine, astronomy, metallurgy, philosophy, religion and the arts were, by degrees, coming to light among the vast ruins of this intriguing civilization. For a people accustomed to believing for 15 centuries that all learning, all science, and all art had begun with the Greeks, the evidence of Egypt required a radical restructuring of thinking. This posed vexing problems indeed. The profound success of modern Europe was built upon the system of colonization and African slavery, and Europe, led by her learned men, had persuaded herself not only that the enslavement of Africans was an historical necessity but that it would benefit Africans themselves by passing to them the light of civilization. Volney's ideas were suddenly downright subversive. Cherished Greece, not the father but the child? Not the master but the pupil? Of an African race? It just wouldn't do. As the 19th century wore on, much of the philology of ancient Egyptian shifted to Germany, whose scholars applied their meticulous methods of research to the study of ancient Egyptian language. Finding many similarities in words and syntax between Egyptian and the Semitic languages, the Germans unhesitatingly proclaimed Egyptian to belong to this group. As a result, their leading Egyptologists - Eber, Erman and Brugsch - concluded that the impetus for Egyptian civilization itself came from a western Asiatic or Semitic source. Like others, they saw in the human figures on the Egyptian monuments - many colored a reddish-brown - evidence of a non-African "Mediterranean race." Anthropologically speaking, no such race ever existed, but that did not trouble them overmuch and the term has remained in vogue to this day. By the early 20th century, paleoanatomists had examined many ancient Egyptian skeletons and, using their own craniometric criteria for racial classification, had proceeded to categorize the Egyptian skull samples. Thompson and MacIver classified 24 percent of pre-dynastic skulls and 25 percent of dynastic skulls in their sample as Negroid. The eminent Arthur Keith challenged their parameters because using them to classify a modern English sample of skulls would place fully 30 percent in the Negroid category! Nothing daunted, Faulkenburger, using his own parameters, classified pre-dynastic skulls as 36 percent Negroid, 33 percent Mediterranean, 11 percent Cro-Magnoids and 20 percent "mixed." After Count Volney, there continued to be a few dissenting voices "crying in the wilderness" of learned opinion, and now and then even one of the recognized members of the Egyptological confraternity swam against the tide. The most conspicuous was the prolific Budge. Unusual for an Egyptologist, he had conducted extensive research among the peoples of the Sudan and Ethiopia - encountering cultural practices, religious ideas and languages which showed clear and identifiable linkages to ancient Egypt. It became clear to Budge that everything about ancient Egypt could be understood only by reference to Africa; there was nothing fundamentally Asiatic about Egyptian culture. In 1920, in his massive and erudite "Egyptian Hieroglyphic Dictionary," Budge, reversing a 100-year trend and his own earlier opinion, classified Egyptian as an African rather than a Semitic language. The true reversal of the tide, however, came from outside the circles of European scholarship. From the 20th century's second decade on, a few obscure black scholars in America began to challenge the de-Africanizing impulse in Egyptian historiography. Among these were the journalist J. A. Rogers, William Leo Hansberry, Willis N. Huggins, John G. Jackson and no less than DuBois. But the man who did more than any other to restore Egypt to her place in African history was from the other side of the Atlantic. Out of the South The late Cheikh Anta Diop was a Senegalese scholar who first went to Paris in 1946 to become a physicist. He remained there 15 years, studying physics under Frederick Joliot-Curie, Madame Curie's son-in-law and ultimately translating parts of Einstein's Theory of Relativity into his native Wolof. Diop also mastered studies of African history, Egyptology, linguistics, anthropology, economics and sociology as he armed himself for the task of setting the historical record straight. He developed an investigative method that was comparative, eclectic and Afro-centric. Ultimately his arguments in favor of an African or "Negro" origin of Egyptian civilization won widespread international support by virtue of his erudition and brilliance and the logical force of his ideas, and with him appears a whole new school of African historiography. The following elucidation of evidence owes much to the work of Cheikh Anta Diop, who died last year. The first line of evidence in favor of an African origin of Egyptian civilization comes from the Egyptians themselves. They called their land "Kamit," "the Black Land," and their own name for themselves was "Kamiu," which translates literally as "the Blacks." Their word for the African lands to the south of them was "Khenti" - "Khentiu" denoting the Sudanic peoples who lived there - and this is also their word for "first, foremost, beginning, origin, chief." Furthermore, the Egyptian word for "east" is the same as their word for "left" and their word for "west" the same as their word for "right." This makes sense only if the Egyptians oriented themselves southward and looked in that direction for the land of their origins. No people coming from north of Egypt would have oriented themselves in this way - particularly since Egypt's location in the northern hemisphere lends itself more naturally to a northward orientation. Further evidence is found in the Egyptians' anthropomorphic representations of the passage of the sun across the heavens, in which the boat of the sun begins its morning or eastern ascent on the left side of the sky-goddess Nut - who thus is in a southern heaven despite Egypt's northern hemispheric location. Moreover, whenever Egyptian inscriptions refer to Egyptian origins, the land of Punt - present-day Somalia and northern Kenya - is pointed to as the ancestral homeland. One word for inner Africa, "yau," is the same as their word for "old," making inner Africa "the old country" of immigration. Inner Africa also was Ta-Neter, "the Land of the Gods." Everything about the interior of Africa evoked in the Egyptians a sense of awe, reverence and nostalgia. Additional evidence of Egypt's origins comes from the geneaology of Noah in Genesis. Noah's three sons are Ham, Shem and Japeth, the ancestors of the three main branches of humankind known to the biblical writers. Ham is indubitably the ancestor of the black race; his name comes from the Egyptian "kam" meaning "black." His sons are Misraim Egypt, Cush Ethiopia, Canaan Palestine and Phut Punt or East Africa. Though allegorical on one level, the Old Testament writers were accurately reflecting known ethnic relationships of antiquity by placing the Egyptians in the black or African branch of humanity. Finally, unequivocal statements on the subject come from the Greek writers of antiquity. Herodotus - an eyewitness - makes the most definitive statement when he compares the Egyptians, by virtue of their black skin and woolly hair, to the Colchians and Ethiopians. There are nearly a dozen other surviving references in Greek literature to the race and color of the Egyptians, from writers as diverse as Aeschylus, Aristotle and Strabo, and they unanimously confirm the remarks of Herodotus. The fact that the Egyptians were black and African was so completely self-evident to the ancient Greeks that it was a commonplace seldom worthy of special notice. Cheikh Anta Diop was the first to challenge the older description of ancient Egyptians as a "dark red" or "Mediterranean" race. As Diop pointed out, many peoples throughout Africa have a reddish-brown complexion - including the modern-day Masai of Kenya. Diop was also the first to propose a systematic study of the melanin content of Egyptian mummy skin. His own investigations had shown that mummies contained concentrations of that dark pigment entirely comparable to that of sub-Saharan Africans. As for Falkenburger's craniometric studies, Diop demonstrated that many skulls from sub-Saharan Africa meet the "Mediterranean" criteria of Falkenburger's schema - in effect invalidating the whole premise. The last issue that Diop disposed of, in collaboration with his Congolese linguist colleague, Theophile Obenga, was that of language. At a landmark symposium in Cairo in 1973, Diop and Obenga showed beyond all doubt what Budge had affirmed nearly 50 years earlier that Egyptian was fundamentally an African language. The Semitic elements in the language come from late borrowings and, as the noted linguist Joseph Greenberg has attested, from the Semitic languages' own origins in the northeast African group. The Cairo symposium marked the beginning of the end for scholarship that sought to deny Egypt's African origin. An African Renaissance The Diopian thesis broke like a tidal wave upon the bulwarks of conventional Egyptology. It occasioned two kinds of responses 1 absolute silence or 2 shrill rebuttal, and this pattern continues to the present. But in 1980 Bruce Williams, of the University of Chicago's Oriental Institute, discovered artifacts - originally recovered in 1962 prior to the opening of the Aswan Dam - from a pharoaonic kingship in Nubia northeast Africa 300 years before the first Egyptian dynasty. With that discovery, the Afrophobic Egyptology born of the 19th century has become a scholarship in retreat. For Diop and those who have followed him, the study of Egypt's place in African history is fundamental to the African renaissance he envisaged, much the way the rediscovery of the values of Greek civilization gave impetus to the European Renaissance of four centuries ago. It demands a wholesale reassessment of African and world history. Already the imaginative scholarship of Ivan Van Sertima of Rutgers University has brought forth important evidence of an Egyptian presence in pre-Columbian America in 800 and perhaps even earlier. Heretofore unsuspected connections between ancient Africa and other civilizations are emerging. Our vision of the past, which informs our present and guides our future, is undergoing, as it must, a radical revision.. The consequences of this can be expected to have a profound impact on succeeding generations The Committee on Africa and the Diaspora of St. Augustine Church in Washington assisted in the development of this article.

Artset Culture; Sports; People; LDA TV; Rechercher : Home. 2021. novembre. 20. L’idĂ©ologie occidentale dominante et l’histoire de l’Afrique – La falsification de l’histoire : comment l’Égypte ancienne a Ă©tĂ© arrachĂ©e de son univers naturel nĂ©gro-africain. Espace Kamite L’idĂ©ologie occidentale dominante et l’histoire de l’Afrique – La falsification de

Ajouter Ă  une liste Librairie Eyrolles - Paris 5e Indisponible 0 avis Donner votre avis Parution le 11/07/2000 Ajouter Ă  une liste Livre papier 33,30 € Indisponible CaractĂ©ristiques techniques PAPIER Éditeurs PrĂ©sence africaine Parution 11/07/2000 Couverture BrochĂ© Poids 700g EAN13 9782708706040 Avantages Livraison Ă  partir de 0,01 € en France mĂ©tropolitaine Paiement en ligne SÉCURISÉ Livraison dans le monde Retour sous 15 jours + d'un million et demi de livres disponibles CaractĂ©ristiques techniques
Dansson ouvrage Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, ThĂ©ophile Obenga montre en quoi consiste. Montre plus La vie en desordre, voyage en adolescence 1399 mots | 6 pages selon lui, l’évolution de la technique d’une part (« [] plus besoin d’ausculter soi mĂȘme, la technique s’en chargera ») et les classifications internationales d’autre part (le DSM-IV Ethiopiques n°87. LittĂ©rature, philosophie et art 2Ăšme semestre 2011 CĂ©lestine Colette Fouellefak KANA [1] Dans la dĂ©dicace de son ouvrage intitulĂ© Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx, Contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l’historiographie mondiale, ThĂ©ophile Obenga [2] Ă©crit Je dĂ©die cet ouvrage Ă  la jeunesse africaine, qu’elle accroisse sans cesse en autonomie intellectuelle, qu’elle prenne totale mesure de sa responsabilitĂ© africaine et mondiale. AprĂšs l’orage destructeur, tous les ouvriers doivent se mettre Ă  bĂątir pour l’éternitĂ©. OBENGA ThĂ©ophile, 1986 10. L’auteur qui a Ă©tĂ© longtemps l’assistant de Cheikh Anta Diop, saisissait l’occasion d’une synthĂšse de l’Ɠuvre de son maĂźtre pour le proposer comme modĂšle Ă  la jeunesse africaine [3]. Avant sa mort le 07 fĂ©vrier 1986, ce savant sĂ©nĂ©galais, un mois plutĂŽt, avait honorĂ© le Cameroun d’une visite qui s’était rĂ©vĂ©lĂ©e un testament lĂ©guĂ© Ă  la jeunesse camerounaise et au-delĂ , Ă  l’Afrique. Sindjoum Pokam devait plus tard parler de la leçon de YaoundĂ© » [4]. Cette leçon recelait Ă  juste titre de vigoureuses formules transmises en testament Ă  cette jeunesse et qui suscitĂšrent de la part de Jean Marc Ela cette remarque. Dans les capitales du continent, des milliers de jeunes envahissent les amphithéùtres pour Ă©couter dans un silence quasi religieux, le maĂźtre prestigieux partager le fruit de ses longues annĂ©es de recherche. L’auditoire accueillait ses interventions avec admiration et enthousiasme. L’éminent historien savait parler un langage clair et enthousiaste. En dĂ©pit du contenu, de ses dĂ©monstrations savantes, son style Ă©tait accessible au grand public. ELA Jean Marc, 1989 9. Le contenu de ces dĂ©monstrations le situait dans la trame des penseurs panafricains, qui ont su relever ce que l’amĂ©ricain Edward Wilmut Bylden appelle la personnalitĂ© africaine The african personnality » [5]. Prenant la suite de ces penseurs africanistes, il s’agit pour nous de fixer la pensĂ©e de Cheikh Anta Diop, de poser l’Afrique noire comme objet et enjeu scientifiques. Hier exclusion des peuples africains de l’humanitĂ©, traite nĂ©griĂšre, colonisation ; aujourd’hui, maladies endĂ©miques, immigration choisie, programmes d’ajustement structurel, co-dĂ©veloppement offert sans pudeur comme solution miracle Ă  des pays surexploitĂ©s rendus pauvres et trĂšs endettĂ©s. Dans le sillage de l’hĂ©ritage panafricain de Marcus Garvey, d’Edward Burgardt Du Bois, de Sylvester William, d’Alexandre Walters, de Nkwame Nkrumah, de ThĂ©ophile Obenga, Thabo Mbeki et autres, nous voulons rompre le silence face au chaos dans lequel est plongĂ©e l’Afrique, sa jeunesse en particulier. Cette jeunesse, qui meurt en mer dans la perspective de trouver des conditions de vie meilleures, vit une grande tragĂ©die avec les pandĂ©mies et le chĂŽmage. Elle a besoin de repĂšres. La construction d’une Afrique nouvelle que nous appelons de nos vƓux repose sur cette jeunesse dont l’aptitude Ă  cette tĂąche ardue, requiert des modĂšles et une fondation sociale. Sans boussole fiable, comment cette jeunesse africaine naviguerait-elle dans cette mer instable qu’est la mondialisation sans risque de perdre le nord ? En ayant en vue la recherche des voies et moyens d’affermir la conscience panafricaniste chez les jeunes africains, nous examinerons dans un premier temps les racines de cette idĂ©ologie et ensuite, nous nous attarderons sur la figure prestigieuse de ce leader panafricain qui fut Cheikh Anta Diop et que nous proposons Ă  la jeunesse africaine comme repĂšre. LES FONDEMENTS CULTURELS ET HISTORIQUES DU PANAFRICANISME Le panafricanisme se dĂ©finit comme mouvement politique et culturel qui, considĂ©rant l’Afrique, les Africains et leurs descendants d’Afrique comme un seul ensemble, vise Ă  rĂ©gĂ©nĂ©rer et Ă  unifier l’Afrique, ainsi qu’à encourager un sentiment de solidaritĂ© entre les populations du monde africain. Ce mouvement trouve ses origines dans la diaspora noire amĂ©ricaine [6]. Il a Ă©tĂ© toutefois alimentĂ© par la rĂ©sistance anticoloniale de l’Afrique continentale et par l’affirmation de la personnalitĂ© africaine. Georges Padmore, 1961 21. Le mouvement, reconnaĂźt Jean Ziegler, possĂšde une double histoire ; celle des CongrĂšs, des discours, des disputes idĂ©ologiques et celle de l’histoire des peuples noirs. Jean ziegler, 1980 77. _ En visitant la premiĂšre, l’on parcourt avec les CongrĂšs l’histoire organisationnelle du mouvement dont les grandes dates de rĂ©fĂ©rences sont les diffĂ©rents forums tenus Ă  Paris [7] 1919, Ă  New York1929, Ă  Manchester [8] 1945, Ă  Accra 1958 _ Les pĂ©ripĂ©ties de l’organisation du mouvement panafricain sont complexes. Elles reflĂštent sa confusion idĂ©ologique. Pour comprendre cette complexitĂ©, il faut dĂ©pouiller les actes des six CongrĂšs Panafricains et analyser les dĂ©bats intervenus dans bon nombre d’organisations parallĂšles inspirĂ©es de l’idĂ©ologie panafricaine. Padmore Georges, 1961 37-65 _ Elle a pour pĂšres fondateurs William Edward Burgardt Du Bois [9]- Sylvester William [10]- Alexandre Walters [11]- Marcus Garvey [12]- Georges Padmore. D’autres ont contribuĂ© Ă  la mettre en relief notamment, Nkwame Nkrumah [13]- Amilcar Cabral – BarthlĂ©my Bokanda – Ruben Um Nyobe – Cheikh Anta Diop – Thabo Mbeki pour ne parler que d’eux. Dans quelle mesure leurs discours peuvent-ils favoriser l’émergence, sur la scĂšne internationale, d’un message africain susceptible de mobiliser la jeunesse africaine ? _ Pour rĂ©pondre Ă  cette question, l’on doit se souvenir que le mouvement panafricain possĂšde une idĂ©ologie idĂ©aliste dont la thĂšse centrale est la suivante Il existe une personnalitĂ© africaine qui est commune Ă  tous les hommes, toutes les femmes de race noire ; cette personnalitĂ© recĂšle des valeurs spĂ©cifiques de sagesse, d’intelligence, de sensibilitĂ©. Les peuples noirs sont les peuples les plus anciens de la terre. Ils sont vouĂ©s Ă  l’unitĂ© et Ă  un avenir commun de puissance et de gloire Jean Ziegler, 1980 78. Cette idĂ©ologie panafricaine refuse par consĂ©quent toute idĂ©e d’assimilation, d’intĂ©gration Ă  l’univers du dominateur [14]. Cette idĂ©ologie du refus de toute assimilation est une force motivationnelle d’une extraordinaire puissance. L’histoire retient que le mouvement nationaliste africain a pris une ampleur extraordinaire Ă  la suite du panafricanisme [15]. De mĂȘme, les insurgĂ©s de Soweto juin 1967 sont morts parce qu’ils refusaient d’accepter l’enseignement africaans dans les collĂšges noirs. Que dire encore du tĂ©mĂ©raire Camerounais Um NyobĂ© Ă  l’ONU en 1952 se prononçant pour une indĂ©pendance politique du Cameroun ? De Marcus Garvey Ă  Thabo Mbeki en passant par Nkwame Nkrumah et Cheikh Anta Diop, tous ont prĂŽnĂ© un Etat fĂ©dĂ©ral panafricain continental, une renaissance africaine. Cette idĂ©e du panafricanisme dont Nkrumah est le prophĂšte moderne est une idĂ©e aussi vieille que la dĂ©portation massive outre-mer des Africains. C’est la partie invisible, sĂ©crĂšte, celle de l’histoire des peuples noirs. Bien des Noirs ont Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s, beaucoup sont morts, d’autres ont survĂ©cu. Ces hommes les plus divers ont combattu avec fanatisme leur dĂ©portation, refusant la sĂ©paration d’avec leur terre d’origine [16]. Dans la nuit de l’esclavage miraculeusement, le peuple dĂ©portĂ© continuait Ă  vivre, Ă  crĂ©er, Ă  inventer son rĂȘve Je ne vois guĂšre d’autres exemples dans l’histoire d’une telle force de caractĂšre, d’un tel courage, d’une telle foi chez un peuple qui, victime d’une telle oppression si totalement inhumaine, a non seulement sauvĂ©, mais Ă©panoui sa culture en terre Ă©trangĂšre. Jean Ziegler, 1980 79. Face Ă  ce qu’ont montrĂ© leurs ascendants, quelle est la capacitĂ© de la jeunesse africaine Ă  penser, Ă  rĂ©flĂ©chir et Ă  trouver des solutions sur les problĂšmes actuels du continent ? Dans le sillage de l’hĂ©ritage panafricain, quelle leçon la jeunesse africaine peut-elle retenir afin de rĂ©soudre de façon originale et profonde les problĂ©matiques africaines contemporaines ? C’est Ă  cela que nous voulons nous pencher en scrutant la pensĂ©e Cheikh Anta Diop. CHEIKH ANTA DIOP, PROPHETE DU PANAFRICANISME ? Cheikh Anta Diop comme modĂšle De nationalitĂ© sĂ©nĂ©galaise, Cheikh Anta Diop Ă  Ă©tĂ© un savant multidisciplinaire physicien, historien, anthropologue, linguiste, sociologue, philosophe, homme politique, panafricaniste. Il aura ƓuvrĂ© Ă  valoriser l’Afrique et l’Homme africain, et y sera parvenu en prouvant scientifiquement l’unitĂ© culturelle de l’Afrique, posant ainsi les jalons de l’urgence d’un Etat fĂ©dĂ©ral africain. Le chercheur a toujours interpellĂ© la jeunesse africaine, considĂ©rant le rĂŽle qu’elle doit jouer pour sortir l’Afrique de la torpeur. Sa derniĂšre interpellation fut Ă  YaoundĂ© en 1986 Je vois en chaque jeune Africain susceptible de recevoir une Ă©ducation un bĂątisseur de nation et c’est ce bĂątisseur qui sommeille en chacun de nous que notre Ă©ducation doit rĂ©veiller [17]. L’histoire du personnage constitue elle-mĂȘme un exemple d’autodĂ©termination. Pour comprendre la signification de son travail, il est avant tout nĂ©cessaire de savoir quelles Ă©taient la pensĂ©e et la situation historique au moment oĂč il a commencĂ© Ă  Ă©crire et Ă  agir. Puis, il faudra examiner quels Ă©taient sa thĂ©matique et sa contribution intellectuelle. Ensuite, l’on pourra analyser la signification de son Ɠuvre pour la conscience historique des jeunes africains. _ Nous situons la pensĂ©e de l’auteur au moment oĂč des thĂšses europĂ©ocentriques, nourries par les courants philosophiques et anthropologiques reniaient toute valeur au Noir. Dans ce contexte, l’auteur le plus citĂ© est probablement le philosophe Hegel 1770-1831 [18] qui maintenait l’Afrique comme le seul continent sans histoire qui n’aurait jamais produit ce qu’on pourrait appeler civilisation ». Tout comme Arthur Gobineau 1816-1882 dont l’ouvrage de rĂ©fĂ©rence Essai sur l’inĂ©galitĂ© des races constituait la base idĂ©ologique aux grandes thĂ©ories racistes [19]. D’autres institutions, comme l’Institut d’Ethnologie de France créé en 1925 par Lucien LĂ©vy Bruhl, enseignaient que les Noirs avaient une mentalitĂ© prĂ©logique. Les thĂ©oriciens s’appliquaient Ă  lĂ©gitimer, au plan philosophique et ethnologique, l’infĂ©rioritĂ© intellectuelle du NĂšgre. La vision d’une Afrique anhistorique et atemporelle, dont les habitants, les NĂšgres, n’avaient jamais Ă©tĂ© responsables d’un seul fait de civilisation s’imposait dans les Ă©crits et s’ancrait dans les consciences ThĂ©ophile Obenga, 1996 17-25. Ainsi, lors de la parution du livre Nation NĂšgres et culture de Cheikh Anta Diop, le contenu semblait si rĂ©volutionnaire que trĂšs peu d’intellectuels, mĂȘme Africains, osaient y adhĂ©rer. La pensĂ©e diopienne avait provoquĂ© des rĂ©actions extrĂȘmement controversĂ©es. Il a fallu vingt ans pour qu’une partie de ses idĂ©es soient reconnues au niveau international. Ce fut lors du colloque international du Caire de 1974, initiĂ© par l’UNESCO, qui rĂ©unissait les plus Ă©minents Ă©gyptologues du monde entier [20]. Cette pensĂ©e reste d’actualitĂ© et pose la question de l’apport de son Ɠuvre aux jeunes Africains. Quelle valeur a-t-elle par rapport Ă  un dĂ©veloppement autodĂ©terminĂ© ? Le continent africain traverse une grave crise multidimensionnelle. Face Ă  cette crise qui nous rĂ©serve un avenir incertain, l’homme moderne, armĂ© de nouvelles technologies, ne sent-il pas la nĂ©cessitĂ© de se tourner vers les hommes illustres tels que Cheikh Anta Diop qui ont su utiliser la science avec conscience et fait la politique pour l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et non pour eux-mĂȘmes, pour tenter de dĂ©celer quelques promesses d’avenir ? Cet homme remarquable dont la contribution Ă  l’élaboration de la civilisation de l’universel est inĂ©galable, aura rĂ©pondu au discours de Sarkozy un demi-siĂšcle avant qu’il ne le prononçùt Ă  l’universitĂ© de Dakar. Cet illustre savant qui se prononça contre les accords de partenariat Ă©conomique, un demi-siĂšcle avant que le prĂ©sident Wade constate ses effets pernicieux mĂ©rite d’ĂȘtre connu. Mieux, Cheikh Anta Diop ne se sera pas limitĂ© Ă  dĂ©noncer cette mainmise des puissances occidentales sur l’économie africaine, mais aura proposĂ© des solutions dont la plus urgente est l’unitĂ© culturelle La question que nous sommes en droit de nous poser est celle de savoir ce qu’était la quintessence du message de l’illustre disparu et comment la jeunesse africaine peut l’assumer. L’Egypte ancienne comme culture africaine et base de l’unitĂ© culturelle africaine un message fort Ă  la jeunesse africaine Cheikh Anta Diop est un panafricaniste [21]. Sa thĂšse sur la parentĂ© culturelle profonde de l’Egypte avec le reste de l’Afrique, fondement de l’unitĂ© des peuples africains, reste d’actualitĂ©. En fait, L’Egypte ancienne reprĂ©sente le point central de la pensĂ©e de Cheikh Anta Diop. Il en est le point principal, essentiel, vers lequel vont toutes ses interrogations, toute sa quĂȘte historique. Il le dit lui-mĂȘme Tout provient de la vallĂ©e du Nil et tout revient Ă  elle, comme Ă  un rĂ©fĂ©rentiel incontournable » [22]. De Nations NĂšgres et Culture 1954 au Colloque d’Egyptologie du Caire 1974 [23], Cheikh Anta Diop n’a cessĂ© de montrer la vallĂ©e du Nil, la rĂ©gion des grands lacs Ă  la mĂ©diterranĂ©e, comme l’origine mĂȘme des civilisations nĂ©gro-africaines. Pour l’auteur, cette vallĂ©e remplit plusieurs fonctions dĂ©terminantes de temporalitĂ© de l’Afrique noire ; elle est substratum, socle, fondement commun des civilisations nĂ©gro-africaines en leur diversitĂ© historique et gĂ©ographique [24]. La jeunesse africaine peut-elle s’abreuver de cette thĂšse ? Certainement en considĂ©rant que l’Egypte est la rĂ©fĂ©rence historique et culturelle de l’histoire gĂ©nĂ©rale de l’humanitĂ©. En cela, la vallĂ©e du Nil Egypte-Nubie se doit d’ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le fil conducteur des Ă©tudes historiques de l’Afrique Noire. Ce qui signifie que le fond culturel, riche d’atouts divers, peut fournir le fondement d’un nouveau dĂ©part basĂ© sur une intĂ©gration rĂ©gionale vĂ©ritable. A partir des donnĂ©es matĂ©rielles des Ă©lĂ©ments de la culture ancienne donc, il faut apprĂ©hender les fondements de l’unitĂ© des peuples constitutifs de cet espace gĂ©ographique. La consĂ©quence de cette rĂ©flexion est celle-ci l’unitĂ© de l’Afrique ne se rĂ©alisera pas uniquement par des Unions douaniĂšres Ă  caractĂšre politique, mais Ă©galement par des projets culturels fĂ©dĂ©rateurs, fondĂ©s sur les valeurs africaines, sur les objets et lieux de mĂ©moires des peuples africains, traducteurs de leur originalitĂ©, de leur identitĂ©, et de la solidaritĂ© entre les peuples et les nations. VoilĂ  la premiĂšre leçon que Cheikh Anta Diop lĂšgue Ă  la jeunesse africaine. Il l’invite en outre Ă  assumer des valeurs africaines. Retour Ă  la culture africaine et Ă  ses valeurs Qu’entend-on par valeurs africaines et quelles sont celles susceptibles de donner Ă  cette jeunesse son nouveau dĂ©part ? _ Pour Ă©clairer notre interprĂ©tation, sans doute devrions-nous donner le contenu que nous retenons dans le vocable de valeur ». Il n’est pas rare que, dans des Ă©changes d’opinions, l’on utilise les mĂȘmes termes, avec toutefois des comprĂ©hensions diffĂ©rentes. Tout simplement les comprĂ©hensions des uns et des autres reflĂštent des prĂ©dispositions pycho-mentales qui ne sont pas nĂ©cessairement de mĂȘme rĂ©sonance. Nous avons estimĂ© utile de faire connaĂźtre ce que nous entendons par valeur » dans cette Ă©tude. _ Des diffĂ©rents sens donnĂ©s par le Petit-robert de 1992 le tout premier nous a semblĂ© contenir l’essentiel. Il s’agit en effet de Ce en quoi une personne est digne d’estime, quant aux qualitĂ©s que l’on souhaite Ă  l’homme dans le domaine moral intellectuel, professionnel ». _ Cette dĂ©finition a retenu notre attention tout simplement parce qu’elle colle le mieux, Ă  notre sens, avec la notion de culture telle que dĂ©finie par Edouard Tylor Le savoir des Africains, toutes leurs croyances, tout leur art, tout leur systĂšme Ă©thique, toutes leurs lois, aptitudes et coutumes
 » Edouard Tylor, 1981 8. La nuance suggĂ©rĂ©e par Alexis Kagame apporte un supplĂ©ment Ă  cette prĂ©sentation de Tylor et Ă©claire davantage notre prĂ©occupation [25]. Les prĂ©jugĂ©s voudraient que le savoir des Africains, leurs croyances, leur art, leur systĂšme Ă©thique, leurs lois, aptitudes et habitudes acquises soient inaptes Ă  promouvoir un quelconque dynamisme historique orientĂ© vers le dĂ©veloppement. Sous-entendent-ils aussi que toute capacitĂ© de crĂ©ation, existant en tout ĂȘtre humain, fait par les facultĂ©s que sont intelligence, volontĂ© et autres Ă©nergies soit inexistante chez l’Africain ? Serait-il totalement tarĂ© ? N’a-t-on pas, en effet, dĂ©duit du nominalisme de Locke, vers la fin du XVIIIe siĂšcle, que Les NĂšgres n’étaient, dans la grande chaĂźne des ĂȘtres, qu’un rang au dessus des singes qui, d’ailleurs, venaient aussi d’Afrique » Martin Bernal, 1996 249. _ L’analyse que nous nous proposons de faire vise ainsi Ă  apporter les Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse Ă  ce double niveau, actif et passif. Les Africains ont donnĂ© des preuves qu’à l’instar des autres groupements humains dans le monde, ils sont dotĂ©s des capacitĂ©s crĂ©atrices propres Ă  leur gĂ©nie. Ils ont donnĂ© la preuve de ce que nous appelons, Ă  la suite d’A. Kagame, une culture active. En clair, ils se sont montrĂ©s capables, comme les autres, d’explorer, d’exploiter et de transformer les Ă©lĂ©ments de leur environnement propre pour faire face Ă  leurs besoins fondamentaux. Tous ceux qui se sont intĂ©ressĂ©s Ă  ce continent, tel qu’il a vĂ©cu avant les contacts en question ici, soit des balbutiements de ses dĂ©buts jusque vers les XVe / XVIe siĂšcles, ont unanimement attestĂ© de la rĂ©alitĂ© de cette culture active Ă  travers toute l’Afrique [26]. _ Les travaux de Cheikh Anta Diop peuvent permettre de bĂątir une lexicologie historique en tant que source de renseignements historiques pour la jeunesse africaine. L’homme Ă©tait un modĂšle pour ses compatriotes. Ses amis d’enfance [27] reconnaissent qu’il vouait une obĂ©issance et un dĂ©vouement exceptionnel Ă  sa mĂšre. MalgrĂ© son instruction, Cheikh a toujours respectĂ© les valeurs socioculturelles, fait rare chez nos jeunes intellectuels d’aujourd’hui. Il vivait le principe de l’enracinement d’abord et de l’ouverture ensuite. Il a grandi dans un environnement Ă©pris de valeurs de solidaritĂ©, d’assistance et d’entraide et l’a pratiquĂ© au quotidien. Ce sont ces valeurs, entre autres, qui constituent le patrimoine culturel africain. Il s’agit des lois, des interdits, des croyances religieuses, des rites, de la mĂ©decine traditionnelle dont il faut assurer la prĂ©servation et la transmission de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Il s’agit aussi des tĂ©moins matĂ©riels Ă  valeur patrimoniale ; lieux sacrĂ©s, sites archĂ©ologiques, art scriptural, marqueur identitaire des peuples. Ces vestiges ont de la valeur du point de vue historique et artistique. _ Parmi ces valeurs, nous insistons sur les croyances religieuses africaines, comme jalons d’une intĂ©gration spirituelle. Elle permet d’apprĂ©hender l’unitĂ© culturelle des diffĂ©rents peuples d’Afrique rassemblĂ©s autour d’un Dieu crĂ©ateur auquel ils accĂšdent par l’intermĂ©diaire des gĂ©nies, esprits et ancĂȘtres. Nous ne saurons oublier leur Patrimoine linguistique ; la langue comme expression ultime d’une intĂ©gration, d’une unitĂ© et, en mĂȘme temps, le vĂ©hicule le plus authentique de la culture. Elle est donc, pour les Africains, le vĂ©ritable dĂ©nominateur commun, le trait d’identitĂ© culturelle par excellence. Montesquieu, en prĂ©cisant que tant qu’un peuple n’a pas perdu sa langue, il peut garder espoir » a voulu montrer l’importance de cet Ă©lĂ©ment du patrimoine culturel. La langue, comme le confie Cheikh Anta Diop, mĂȘme non Ă©crite, est considĂ©rĂ©e comme la cristallisation en Ă©nigmes plus ou moins difficiles Ă  dĂ©chiffrer de l’histoire d’un peuple. Elle comporte nĂ©cessairement des traces de tout le passĂ© du peuple qui le parle c’est-Ă -dire son hĂ©ritage culturel. _ Combien de jeunes parlent encore leur langue maternelle ? Quels sont ceux des jeunes africains qui peuvent rĂ©citer quelques versets des priĂšres traditionnelles ? Ce sont lĂ  les valeurs qui constituent le socle de tout homme et les travaux de Cheikh Anta Diop montrent bien que l’Egypte ancienne constitue bien une thĂ©matique centrale et riche d’enseignements pour la jeunesse africaine. Dans Nation NĂšgres et Culture, l’Egyptologue sĂ©nĂ©galais dĂ©clare L’Egypte jouera dans la culture africaine repensĂ©e et rĂ©novĂ©e le mĂȘme rĂŽle que les civilisations grĂ©co-latines dans la culture occidentale. Ch. A. DIOP, 1954 14-15. L’histoire reconnaĂźt que l’Egypte fut un lieu d’inspiration mythique. JĂ©sus dĂšs l’ñge de douze ans, Socrate, Platon, ThalĂšs, Pythagore, tous ont Ă©tĂ© initiĂ©s au pied des pyramides et sur les bords du Nil Ă  la perception intelligible et imminente des mystĂšres de l’univers. La jeunesse africaine peut, elle aussi, puiser dans les trĂ©sors de l’Egypte ancienne, de la sagesse africaine. Elle peut dĂ©velopper une confiance en sa culture et en la valeur de cette derniĂšre. Loin d’ĂȘtre un narcissisme, le retour aux valeurs africaines doit chercher Ă  utiliser celles susceptibles d’enraciner l’Africain, sa jeunesse en particulier. Ceci veut dire que les jeunes Africains peuvent prendre le contre-pied de l’enseignement colonial et nĂ©ocolonial, conscients de leur potentiel crĂ©ateur, convaincus de la capacitĂ© Ă  se prendre en charge eux-mĂȘmes. Pour cela, leur conscience historique en tant que peuples noirs d’Afrique aura pour fondement, dans le temps et dans l’espace, cette terre noire. Il faut restaurer la dignitĂ© du Noir. Il y a donc urgence pour nous Africains de nous armer de courage et d’abnĂ©gation pour nous dĂ©faire du complexe d’infĂ©rioritĂ© et du manque de confiance en soi. Les travaux de Cheikh Anta Diop concourent Ă  encourager la jeunesse de faire des recherches sur l’Afrique. L’IDEOLOGIE PANAFRICAINE COMME MODELE A LA JEUNESSE AFRICAINE ET COMME STRATEGIE DE LIBERATION DU CONTINENT AFRICAIN Comment l’idĂ©ologie panafricaine peut-elle jouer un rĂŽle de moteur pour la jeunesse africaine dans le dĂ©veloppement du continent ? _ Ce questionnement, presque conclusif Ă  notre rĂ©flexion, repose sur le contexte politique et Ă©conomique infernal qui a plongĂ© des milliers de jeunes dans le dĂ©sespoir absolu. Face Ă  cette situation, de nouvelles orientations tant continentales, gĂ©ostratĂ©giques que politiques en ce dĂ©but du XXIĂ© siĂšcle se dessinent. D’autres paradigmes au plan politique notamment s’imposent aux Africains, Ă  sa jeunesse en particulier, de toute urgence, dans le sillage de puissants leaders panafricanistes. La vie est une rĂ©pĂ©tition de la vie, les hommes sont des copies des autres, vivants ou morts. Chaque personne cherche un modĂšle, une rĂ©fĂ©rence. Tous les jours, les mĂ©dias nous proposent des modĂšles que nos jeunes imitent et copient Ă  la lettre. Et finalement, qui veut comprendre les comportements des uns et des autres n’aura qu’à interroger la tĂ©lĂ©vision. De mĂȘme, connaĂźtre ce qui se passe Ă  la tĂ©lĂ©vision, c’est regarder la sociĂ©tĂ©. A vrai dire, les Africains mĂ©riteraient le prix Nobel de l’imitation. L’illustration la plus parfaite, c’est celle des stars que les mĂ©dias imposent. Ces modĂšles sont-ils en phase avec les dĂ©fis multiples que nos pays pauvres doivent relever ? Malheureusement, les modĂšles que nous proposent les mĂ©dias ne sont pas les meilleurs, les plus utiles pour former les jeunes compatriotes, citoyens sensibles aux dĂ©fis de leur patrie. Une jeunesse qui s’occupe de l’avenir de son pays, qui respecte les biens publics, les lois et les institutions. On verra plutĂŽt des jeunes acculturĂ©s et empressĂ©s de fuir leur patrie au risque de leur vie, des jeunes qui manifestent de plus en plus du dĂ©goĂ»t pour les Ă©tudes. Et pourtant des bons modĂšles ne manquent pas. C’est dans cette optique que Cheikh Anta Diop devrait ĂȘtre promu comme modĂšle de rĂ©fĂ©rence sur tous les plans. Cet homme n’est pas connu par la majoritĂ© de nos jeunes. Sont-ils fautifs de ne pas connaĂźtre Cheikh Anta Diop ? Certainement pas, car on ne parle de lui dans les mĂ©dias qu’une fois par an Ă  l’occasion de la commĂ©moration de l’anniversaire de sa disparition. En prenant les leaders panafricains pour modĂšle, la souffrance africaine doit se transformer en tremplin historique pour la restauration de la conscience africaine et de la renaissance africaine. Telle est la mission lĂ©guĂ©e Ă  la jeunesse africaine par l’illustre disparu. Restauration de la conscience historique africaine Si l’on examine les consĂ©quences de l’Ɠuvre de Cheikh Anta Diop pour les Africains en gĂ©nĂ©ral, la jeunesse en particulier, on peut dire que la restitution du passĂ© de l’Afrique a rendu possible la restauration de sa conscience historique. La restitution d’une rĂ©alitĂ© historique, c’est mettre fin Ă  la falsification de l’histoire et de restaurer chez les Africains le sentiment d’avoir une antiquitĂ© et des pratiques culturelles et religieuses. _ Cette conscience historique africaine confĂšre donc Ă  tout le monde africain, Ă  sa jeunesse en particulier, le sentiment d’une rĂ©elle solidaritĂ© culturelle, d’une communautĂ© historique ayant ensemble des valeurs fondamentales hĂ©ritĂ©es des ancĂȘtres communs. La rĂ©conciliation des Africains avec leur propre histoire, leur passĂ© culturel est d’une nĂ©cessitĂ© vitale Sans conscience historique, les peuples ne peuvent pas ĂȘtre appelĂ©s Ă  de grandes destinĂ©es » [28]. _ L’auteur de cette citation dĂ©livre un message fort en enseignement Ă  la jeunesse africaine. Pour l’Egyptologue sĂ©nĂ©galais, l’élaboration du concept de conscience historique africaine est une chose indispensable pour l’Africain ; il s’agit de la confiance en soi, face Ă  l’histoire qui a Ă©tĂ©, qui est et qui sera, selon la propre volontĂ© des Africains. _ Il ressort de toute cette immense synthĂšse historique un bĂ©nĂ©fice moral pour les gĂ©nĂ©rations actuelles. Il est possible dĂšs lors, c’est-Ă -dire une fois le terrain dĂ©blayĂ©, la continuitĂ© et la conscience historique restituĂ©es, de faire en sorte que les antiquitĂ©s Ă©gyptiennes deviennent les antiquitĂ©s classiques pour toutes les communautĂ©s noires contemporaines. L’expĂ©rience Ă©gyptienne fut essentiellement nĂšgre et tous les Africains sans exception peuvent en tirer le mĂȘme bĂ©nĂ©fice moral que les Occidentaux vis-Ă -vis de la civilisation grĂ©co-latine. Il faut par consĂ©quent enseigner les civilisations de la vallĂ©e du Nil, les langues de cette espace historique comme des antiquitĂ©s nĂ©gro-africaines classiques. Autrement dit, pour Cheikh Anta Diop, le passĂ© Ă©gypto-nubien doit ĂȘtre rĂ©animĂ© constamment par les communautĂ©s noires. Un hĂ©ritage n’est vivant que s’il est entretenu par des communautĂ©s qui l’assument Ă  la maniĂšre d’un legs ancestral. Le jeune africain doit chercher les ressorts dans la tradition africaine, dans les valeurs africaines. La conscience du passĂ© historique doit redonner confiance aux jeunes Africains. Renaissance africaine Quand pourra-t-on parler de renaissance africaine ? Dans quelle mesure ce discours peut-il favoriser l’émergence sur la scĂšne internationale d’un message susceptible de mobiliser la jeunesse africaine ? Disons tout de suite que le concept de renaissance a fait son entrĂ©e dans les sciences sociales avec la civilisation de la renaissance de Jacob Burckardt en Italie [29]. Apparu d’abord en Italie, la renaissance dans l’histoire de la civilisation est une pĂ©riode qui suit le Moyen Age dans l’histoire de la civilisation occidentale au XVĂ© et au XVIĂ© siĂšcle. Cette pĂ©riode renoue donc avec l’hĂ©ritage de l’antiquitĂ© grĂ©co-latine sur les plans philosophique et artistique et crĂ©e une nouvelle Ăšre en se distinguant par l’Humanisme. C’est la pĂ©riode de l’émancipation de la conscience individuelle, laĂŻcisation du savoir, renouvellement des formes de pensĂ©e. L’on a notĂ© un exceptionnel Ă©panouissement des arts, des lettres et des sciences favorables Ă  l’essor du commerce international. Il s’est agi, au total, d’un nouvel esprit qui caractĂ©rise vĂ©ritablement la vie d’un peuple. En Italie, les acadĂ©miciens surgirent Ă  Florence et Ă  Rome. Les architectes utilisĂšrent les ordres antiques et s’inspirĂšrent des proportions du corps humain. LĂ©onard de Vinci, RaphaĂ«l, Michel Ange, Titien, Borticelli
 tous furent de grands gĂ©nies de la renaissance italienne. En Hollande l’humanisme se dĂ©veloppe avec Erasme
, En France, la littĂ©rature fut renouvelĂ©e Par ClĂ©ment Marot, les poĂštes de la PlĂ©iade ; Rabelais et Montaigne. _ En Ă©tudiant l’Histoire du Monde donc, on constate que lorsqu’un peuple a Ă©tĂ© dans la misĂšre, et la souffrance, il cherche Ă  renaĂźtre, Ce fut le cas du Japon avec l’ùre Meiji, des Juifs avec la naissance de l’Etat d’IsraĂ«l, de l’Europe avec la renaissance du XVIĂ© siĂšcle. Cette renaissance s’impose aussi Ă  l’Afrique car nous avons subi le malheur pendant plusieurs siĂšcles. _ Si Cheikh Anta Diop se rĂ©fĂšre Ă  la renaissance, c’est Ă  coup sĂ»r pour l’enthousiasme gĂ©nĂ©ral de cette Ă©poque d’innovation audacieuse, de crĂ©ativitĂ© intense et soutenue, d’acquisition de nouveaux concepts et de nouveaux instruments de mesure, d’observation, de propagation des idĂ©es et de formes nouvelles de pensĂ©e. C’est l’époque oĂč les banquiers florentins sont devenus les plus importants bailleurs de fonds de l’Occident. Le caractĂšre promĂ©thĂ©en de la renaissance devait plaire Ă  Cheikh Anta Diop en quĂȘte d’une renaissance pour les siens, en dĂ©veloppant une culture africaine fondĂ©e sur un passĂ©, sur l’hĂ©ritage historique, sur les langues africaines avec de nouvelles expressions plastiques, musicales, architecturales. La renaissance africaine implique d’abord pour l’égyptologue la reconnaissance assumĂ©e de la vallĂ©e du Nil, foyer inaugural de la civilisation Ă©crite sur le continent africain. _ Le discours de renaissance africaine est rĂ©actualisĂ© par Thabo Mbeki et a pour ambition de changer la vision du continent africain et de lui donner toute sa place dans la Mondialisation [30]. Il conçoit une renaissance libĂ©ratoire qui trouve son origine dans la redĂ©couverte des rĂ©ussites oubliĂ©es de l’Afrique. C’est pour lui le seul moyen de rĂ©soudre la question de l’exception africaine et de contredire les stĂ©rĂ©otypes qui associent la condition africaine Ă  l’instabilitĂ© politique Ă  la dĂ©pravation morale et sociale, Ă  la dĂ©pendance Ă©conomique et Ă  la pauvretĂ©. _ Que reste-t-il Ă  faire Ă  la jeunesse africaine, Ă  part renaĂźtre de nouveau, reprendre un nouvel Ă©lan, un nouvel essor ? Pour y parvenir, ne suffit-il pas de se servir des valeurs africaines, des ressources naturelles, de son intelligence ? C’est tout Ă  fait normal si l’on suit l’histoire des peuples. _ Cela parait tout Ă  fait possible, nous avons tout ce qu’il faut, les cerveaux, l’imagination, nous sommes largement comblĂ©s par la nature avec les diffĂ©rents fleuves africains, les forĂȘts encore vierges, les animaux sauvages, qui n’existent qu’en Afrique, nous avons les sous-sols les plus riches du monde, nos valeurs restent codĂ©es dans les croyances religieuses africaines. Chaque jeune doit mettre son expĂ©rience personnelle et professionnelle au profit du continent. CONCLUSION L’idĂ©ologie panafricaine, force d’une extraordinaire puissance pour la jeunesse africaine, a Ă©tĂ© l’axe central de nos dĂ©veloppements. A travers l’exemple d’un prophĂšte panafricaniste, nous avons relevĂ© que le fond culturel africain, riche d’atouts, pouvait fournir le fondement d’une renaissance africaine. Cheikh Anta Diop invite Ă  juste titre la jeunesse africaine Ă  une meilleure connaissance de son histoire. Son message se trouve ainsi rĂ©sumĂ© la jeunesse africaine doit connaĂźtre son histoire, sa civilisation, condition sine qua non pour sortir l’Afrique de sa lĂ©thargie. Il s’agit en fait d’une autodĂ©termination des jeunes Africains par la restauration de la conscience historique. Il suffit d’initier des dĂ©bats comme ceux-ci sur la jeunesse africaine afin d’ouvrir les yeux de cette jeunesse africaine qui accepte d’aller mourir dans la mĂ©diterranĂ©e. Si l’Occident avec ses divers satellites Banque Mondiale-FMI sont mis au banc des accusĂ©s, leurs mandataires africains ne le sont pas moins. Contre toutes ces forces d’agression du continent, nous disons avec T. Obenga que la jeunesse Africain doit se dĂ©tourner des mĂ©thodes et pratiques responsables du chaos La jeunesse africaine doit faire bouger les choses, dĂ©velopper des idĂ©es novatrices, s’organiser au plan continental panafricain, ambitionner une Afrique diffĂ©rente de celle des pĂšres fondateurs et des prĂ©sidents Ă  vie, protĂ©gĂ©s par l’Occident, pour les seuls intĂ©rĂȘts occidentaux. OBENGA ThĂ©ophile, 1996 12. Le personnage de Cheikh Anta Diop constitue un exemple d’autodĂ©termination par excellence et donc un modĂšle pour la jeunesse africaine. Pour qu’il puisse ĂȘtre ainsi reconnu, pour qu’il soit un modĂšle de rĂ©fĂ©rence, ses hĂ©ritiers et les universitaires africains en gĂ©nĂ©ral ont un rĂŽle fondamental Ă  jouer promouvoir l’enseignement de l’égyptologie. Les jeunes trouveront leur salut, non en Occident comme semblent penser bon nombre d’entre eux, mais chez eux. BIBLIOGRAPHIE BASTIDE, R., Les AmĂ©riques Noires, Paris, 1967. BERNAL, M., Black Athena, Les racines Afro-asiatiques de la civilisation, T1, Paris, 1996. BONTEMPS, A., La renaissance de Harlem, Nouveaux horizons, 1973. DIOP, L’unitĂ© culturelle de l’Afrique Noire, Paris, PrĂ©sence africaine, 1960. – Les fondements Ă©conomiques et culturels d’un Ă©tat fĂ©dĂ©ral d’Afrique Noire, Paris, PrĂ©sence africaine, 1960. – ParentĂ© gĂ©nĂ©tique de l’Egypte pharaonique et des langues nĂ©gro-africaines, Dakar, IFAN, 1977. – Nations nĂšgres et cultures, Paris, PrĂ©sence Africaine, T. I et II, 1979. – Civilisations ou barbarie, Paris, PrĂ©sence, Africaine, 1981. ELA, J. M., Cheikh Anta Diop ou l’honneur de penser, L’Harmattan, Paris, 1989. BALOGUN, O., AGUESSI, H. et DIAGNE, P., Introduction Ă  la culture africaine, Paris, UNESCO, 1977. KOUMOU, Michel, Le panafricanisme de la Crise Ă  la renaissance. Une stratĂ©gie globale de reconstruction effective pour le 3Ă© millĂ©naire, Paris, ClĂ©, 2008. OBENGA, ThĂ©ophile, Appel Ă  la jeunesse africaine, Editions Ccinia communication, 2008. – Volney et le sphinx, contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l’historiographie mondiale, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1996. LEGUN, C., Le panafricanisme Ă  l’époque de l’indĂ©pendance, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1961. PADMORE, G., Panafricanisme ou communisme, 1961. [1] UniversitĂ© de Dschang, Cameroun [2] L’auteur connaĂźt bien la pensĂ©e de son maĂźtre. AprĂšs avoir Ă©tudiĂ© la philosophie Ă  l’UniversitĂ© de Bordeaux, l’histoire au CollĂšge de France, Ă  Paris et l’égyptologie Ă  GenĂšve en Suisse, il a suivi une formation en sciences de l’éducation Ă  Pittsburgh aux Etats Unis. Docteur d’Etat es lettres, il est chef de dĂ©partement d’études des civilisations africaines Ă  l’UniversitĂ© San Francisco en Californie. [3] Dans son dernier livre, Appel Ă  la jeunesse africaine, contrat social africain pour le 21Ă©siĂšcle, Editions Cinia communication, 2007, T. OBENGA expose son point de vue quant Ă  la nĂ©cessitĂ© de la crĂ©ation des Etats-Unis d’Afrique. Face aux nombreuses tragĂ©dies qui touchent le continent africain, il appelle cette jeunesse africaine Ă  se rĂ©veiller, Ă  sortir de son Ă©tat de dĂ©sƓuvrement et Ă  agir pour la renaissance africaine. [4] Sindjoum Pokam, philosophe, intervention dans une table ronde le 07 fĂ©vrier 2005, texte d’hommage et d’anniversaire du savant disparu. [5] Edward Wilmut Bylden 1832-1912 est l’un des pĂšres fondateurs du mouvement panafricain moderne. [6] Le mouvement panafricain est nĂ© pour l’essentiel dans les rĂ©gions de langue anglaise, au sud des Etats-Unis d’AmĂ©rique et aux Antilles Britanniques. [7] ConvoquĂ© par William Edward Burghart Dubois qui rĂ©clame conformĂ©ment Ă  Woodrow Wilson, le droit des peuples Ă  disposer d’eux mĂȘme. [8] Autrement appelĂ©e cinquiĂšme congrĂšs panafricain de Manchester, il a jouĂ© un rĂŽle dans l’émancipation politique des pays africains. [9] William Edward Bugardt Du Bois, auteur de Black Princes, fervent dĂ©fenseur de l’idĂ©e sioniste qu’il tentera d’adapter Ă  la diaspora noire. Leader du mouvement de rĂ©sistance noire amĂ©ricaine, il est le fondateur du grand mouvement de protestation ; la NAACP National Association for the Advancement of Coloured People. Il est un antimarxiste convaincu. [10] Sylvester William, avocat nĂ© aux Antilles britannique, ardent dĂ©fenseur de la dĂ©mocratie bourgeoise. Il a consacrĂ© toute sa vie Ă  aider les chefs coutumiers bantous de l’Afrique Australe Ă  Ă©chapper aux contraintes des immigrĂ©s Boers et des agents britanniques de la Compagnie Ă  Charte de Cecil Rhodes. [11] Alexandre Walters est un Ă©vĂȘque de l’African Methodist, Episcopal Zion Church. [12] Une des plus importantes de ces organisations parallĂšles est fondĂ©e par Marcus AurĂ©lien Garvey Ă  New York le premier aoĂ»t 1920. Garvey convoque le premier parlement noir de l’Afrique libre et fonde la ligue universelle du progrĂšs des communautĂ©s africaines ». JamaĂŻcain, il est celui qui organise le plus grand mouvement nationaliste noir ; l’UNIA Universal Negro Improvment Association dont l’objectif Ă©tait l’établissement des liens confraternels aux niveaux sociopolitiques et culturels entre les pays noirs, des AmĂ©riques, d’Afrique et d’Europe. [13] – Nnandi AzikiwĂ©[[Nnandi AzikiwĂ©, premier gouverneur gĂ©nĂ©ral du Nigeria indĂ©pendant, nommĂ©e par la reine d’Angleterre, il est l’auteur d’un document cĂ©lĂšbre du mouvement panafricain The atlantic charter and British West Africa 1943. Il y refuse expressĂ©ment toute idĂ©e de rupture avec le systĂšme capitaliste et exige l’intĂ©gration sur une base Ă©galitaire, des futurs gouvernants noirs autonomes au Conseil de l’Alliance Atlantique. [14] BASTIDE, R., Les AmĂ©riques Noires, Paris, Payot, 1967, document citĂ© par Jean ZIEGLER, ibidem. [15] Sous l’impulsion de Nkrumah, le Ghana, ancienne CĂŽte de l’or Gold Coast est le premier pays d’Afrique Noire Ă  se libĂ©rer de l’occupation blanche. Ce territoire devrait devenir le bastion d’oĂč devaient partir les diverses armĂ©es coloniales pour la guerre d’indĂ©pendance du continent africain. [16] Lire BASTIDE, R., Les AmĂ©riques noires, Paris, 1967. L’auteur retrace cette martyrologie des millions de nĂšgres morts sous la chicotte, souffrant de l’esclavage. En outre, deux romans explorent l’inconscient collectif de l’Afrique contemporaine ; À Schawartz BART, La mulĂątresse solitaire, Paris, Seuil, 1971 et R. HALLEY, Racines, Paris, 1977. [17] DIOP, Cheikh Anta, Discours du 09 janvier 1986 », Palais des CongrĂšs, YaoundĂ©- Cameroun. [18] Georg William Friedrich Hegel est sans doute le premier penseur qui a montrĂ© que, dĂšs le dĂ©part, l’histoire du monde est la manifestation progressive de la raison vernuft, de l’esprit der absolut geist. Pour l’auteur, la valeur de la raison est mesurĂ©e par l’expĂ©rience affective concrĂšte que nous avons de la rationalitĂ©. L’Histoire universelle est la manifestation de la raison et l’Afrique noire a Ă©tĂ© exclue de l’universelle, de la totalitĂ© historique universelle parce que le fondement gĂ©ographique lui fait dĂ©faut. Son texte cĂ©lĂšbre La raison dans l’Histoire. Introduction Ă  la philosophie de l’Histoire, trad de Kostas papaioonnou, Paris, Plon, 1965. [19] Autant HEGEL excluait le Noir africain de l’histoire du monde, parce qu’il ne reconnaissait pas en Afrique Noire la rĂ©vĂ©lation de la raison divine, de l’esprit universel, autant GOBINEAU refuse aux NĂšgres tout rĂŽle majeur dans l’évolution historique de l’humanitĂ©, vu son infĂ©rioritĂ©. C’est cet obstacle racial que Cheikh Anta DIOP rencontre et rĂšgle dans toute sa dĂ©monstration scientifique. [20] Le colloque du Caire, organisĂ© par l’UNESCO en 1974, marque une Ă©tape capitale dans l’historiographie africaine. Pour la premiĂšre fois, des experts africains ont confrontĂ©, dans le domaine de l’Egyptologie, les rĂ©sultats de leurs recherches avec ceux de leurs homologues des autres pays, sous l’égide de l’UNESCO. Les participants ont Ă©tĂ© frappĂ©s par la mĂ©thodologie interdisciplinaire introduite par Cheikh Anta Diop et ThĂ©ophile Obenga. Les recommandations reflĂštent la soliditĂ© de l’argumentation prĂ©sentĂ©e par les deux Africains. Il a Ă©tĂ© reconnu clairement que l’Egypte appartient Ă  l’univers nĂ©gro-africain. [21] Cheikh Anta Diop et son fils idĂ©ologique Mokefi Kete Asante sont les hĂ©rauts de la branche du panafricanisme dite afro-centriste. Ce mouvement rĂ©examine l’histoire de l’Afrique d’un point de vue africaniste en l’opposant Ă  l’eurocentrisme. Il s’agit d’un retour aux concepts traditionnels africains et Ă  la culture africaine. [22] L’Égypte pharaonique et le continuum historique africain », table ronde avec Cheikh Anta Diop, Jean Devisse, Prince Dika Akwa, Nya Bonambela, YaoundĂ© – Cameroun, 6-9 janvier 1986, in Actes du Colloque sur l’archĂ©ologie Camerounaise. [23] Colloque sur le dĂ©chiffrement de l’écriture mĂ©roĂ©itique, organisĂ© sous l’égide de l’UNESCO, le Caire, 28 janvier- 3 fĂ©vrier 1974. [24] DIOP, Cheikh Anta, L’Egypte pharaonique et le continuum historique africain », table ronde avec Jean Devisse, Prince Dika Akwa, Nya Bonabela, YaoundĂ©, Cameroun, 6-9 Janvier 1986, in Actes du Colloque International de YaoundĂ© sur l’archĂ©ologie du Cameroun. [25] Nous nous inspirons des analyses de Ola BALOGUN, H. AGUESSI et PathĂ© DIAGNE, Introduction Ă  la culture africaine, Paris, UNESCO, 1977, [26] L’on pourra s’en convaincre en se reportant, pour une bonne synthĂšse au volume IV de L’Histoire GĂ©nĂ©rale de l’Afrique, UNESCO/NEA, 1985. Les auteurs illustrent cette rĂ©alitĂ© Ă  travers tout le continent, du Nord au Sud, de l’Est Ă  l’Ouest, en passant, bien sĂ»re par le centre. [27] EL Hadji Abdou Moutalib SĂšne, qui connut l’homme en 1943 et partagea avec lui 43 bonnes annĂ©e, raconte dans un article publiĂ© dans Afrique histoire no12 paru en 1987 qu’en classe de terminale, Cheikh n’était pas encore affranchi de certaines servitudes domestiques. En effet, il se levait de bonne heure et balayait la cour de la concession avant d’aller chercher de l’eau Ă  la borne fontaine pour les besoins de mĂ©nage de maman Maguette Diop. [28] Cheikh Anta Diop, un continent Ă  la recherche de son histoire » texte de 1957 citĂ© par O. THEOPHILE in Volney et le Sphinx, contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l’historiographie mondiale. [29] BURCKARD, J., HOLBON et HAJO, Civilisation of the renaissance in Italy, Modern Library Edition, 2002. [30] La renaissance africaine de Thabo MbĂ©ki repose sur quatre dimensions politique, Mbeki souhaite que les leaders traditionnels dĂ©mocratisent leur pouvoir afin d’ĂȘtre plus en phase avec le nouveau siĂšcle. L’instrument utilisĂ© est le concept de Gouvernement d’unitĂ© Nationale qu’il utilisĂ© avec un succĂšs mitigĂ© en Angola et au Zimbabwe. Economique, il s’agit d’instaurer des rĂ©formes pour une Ă©conomie mondialisĂ©e et compĂ©titive CrĂ©ation du NEPAD pour tenter de confĂ©rer Ă  l’Afrique un autre rĂŽle que celui de fournisseur de matiĂšres premiĂšres. Economique et sociale, il s’agit de la dimension psychologique de la renaissance africaine selon laquelle les Africains doivent ĂȘtre fiers de leur identitĂ© ».
Dessimilarits frappantes existent entre les positions de Hegel et Cheikh Anta Diop sur la question de lemploi des langues nationales dans lenseignement. Lamine Keta accuse Hegel dtre euro-chauvin pour avoir amput lAfrique dune de ses parties, lgypte. Pour Perter-Anton von Arnim, ce nest pas Hegel qui a amput lAfrique noire de sa partie gyptienne, ctait
Le sphinx de Gizeh, tĂ©moignage d'une grandeur et d'une fiertĂ© nĂ©gro-africaine retrouvĂ©es. CensĂ© reprĂ©senter le pharaon KhĂ©phren cette immense sculpture gardien des secrets des pyramides, accumule depuis toujours les superlatifs ainsi que les interrogations, en effet sur ses origines ce vielle homme fatiguĂ© demeure silencieux. Ou peut-ĂȘtre ne nous sommes pas capable d’interprĂ©ter l'infinie sagesse Ă©manante de ce vieillard si mystĂ©rieux et pourtant trĂšs bavard. Plusieurs spĂ©cialistes se sont intĂ©ressĂ©s aux origines des cette majestueuse sculpture et, la conclusion la plus honnĂȘte reste celle-ci le sphinx est d'origine nĂ©gro-africaine. En effet, bien que la pensĂ©e moderne s'acharne Ă  vouloir cacher les vrais origines de l’Égypte pharaonique, certaines Ă©vidences semblent difficiles Ă  nier, la civilisation qui a apportĂ© le mot progrĂšs Ă  l'humanitĂ© Ă©tait nĂ©gro-africaine. Difficile Ă  concevoir pour certains voir improbable pour d'autre mais, les faits sont lĂ  mĂȘme si personne ne semble vouloir y faire face. Cependant il y a toujours eu des hommes bonne foi, en 1783 le philosophe et orientaliste Volney grand admirateur d’HĂ©rodote, entreprend son premier voyage en Egypte ou il va Ă©tudier parmi les coptes, il dit Ă  propos du mythique sphinx " En voyant cette tĂȘte caractĂ©risĂ©e NĂšgre dans tous ses traits, je me rappelai ce passage remarquable d'HĂ©rodote, ou il dit Pour moi, j'estime que les Colches sont une colonie des Égyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crĂ©pus". C'est lors de l’expĂ©dition napolĂ©onienne de 1798-1799 que Vivan Denon dessinateur et historien, rĂ©alise une vue d'artiste du Sphinx, on peut y distinguer les traits caractĂ©ristiques du visage nĂ©gro-africain l’épaisseur des lĂšvres, les joues et les yeux tout comme la forme du crane, typiquement africains. D'ailleurs Denon Ă©crira a propos du sphinx "je n'eus que le temps d'observer le sphinx qui mĂ©rite d"ĂȘtre dessinĂ© avec le soin le plus scrupuleux, et qui ne l'a jamais Ă©tĂ© de cette maniĂšre. quoique ses proportions soient colossales les contours qui en sont conservĂ©s sont aussi souples que purs l'expression de la tĂȘte est douce, gracieuse et tranquille; le caractĂšre en est africain mais la bouche, dont les lĂšvres sont Ă©paisses, a une mollesse dans le mouvement et une finesse d’exĂ©cution vraiment admirables; c'est de la chair et de la vie". Sur l'art Ă©gyptien il dit" Quant au caractĂšre de leur figure humaine, n'empruntant rien des autres nations, ils ont copiĂ© leur propre nature, qui Ă©tait plus gracieuse que belle..... en tout, le caractĂšre africain, dont le nĂšgre est la charge, et peut ĂȘtre le principe". dessin de Vivant Denon 1798-1799 Il semble donc que le noir africain joue un rĂŽle dĂ©cisif dans le progrĂšs de la civilisation humaine, sachant que la civilisation Ă©gyptienne est la plus ancienne au monde on peut affirmer sans arrogance aucune que le noir africain est a l'origine de ce progrĂšs, que ce soit les mathĂ©matiques l'art, ou l'architecture et mĂȘme la religion. Le Dr Cheikh Anta Diop historien, anthropologue et Ă©gyptologue sĂ©nĂ©galais l'une des figures les plus prestigieuses dans ce combat de reconnaissance historique et identitaire,car mĂȘme si les intellectuels africains n'ont pas la place qui leur est due sur la scĂšne internationale. Le Dr Diop a rĂ©ussi avec des oeuvre telles que Nations nĂšgres et culture a rĂ©ussi Ă  rendre sa crĂ©dibilitĂ© historique Ă  un peuple jusqu'ici dĂ©nigrĂ©. Le sphinx est la pour tĂ©moigner du gĂ©nie et de la grandeur africaine, mais aussi pour rĂ©concilier le noir africain avec un sentiment de dignitĂ© et de fiertĂ© retrouvĂ©e. Pour le Dr Diop l'Egypte pharaonique joue le mĂȘme rĂŽle pour l'Afrique que la civilisation greco-romaine a jouĂ© pour l'Europe.
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Leprofesseur Cheikh Anta Diop a mise en place un méthode de dosage de la mélanine qui lui a permit de démontrer au colloque du Caire de février 1974 que les pharaon étaient bien noirs avec un taux de mélanine incompatible avec les autres races. 2. Témoignages sur la couleur de peau des égyptiens.
Pourtant, au SĂ©nĂ©gal, Cheikh Anta Diop est mĂ©connu, principalement des jeunes gĂ©nĂ©rations. Etrangement, mĂȘme si l’UniversitĂ© de Dakar porte son nom, Cheikh Anta Diop est toujours absent du programme scolaire, ce qui fait l’objet de dĂ©bats et de pĂ©titions. Le parcours de ce combattant pour la dignitĂ© africaine ne peut pourtant que forcer l’admiration. NĂ© Ă  Tiethiou, dans la rĂ©gion de Djourbel, le 29 dĂ©cembre 1923, formĂ© Ă  l’école coranique puis Ă  l’école française, Cheikh Anta Diop grandit Ă  Dakar. TrĂšs jeune, il Ă©labore un alphabet africain. A 22 ans, titulaire de deux baccalaurĂ©ats, l’un en mathĂ©matique et l’autre en philosophie, il fait dĂ©jĂ  preuve d’une curiositĂ© intellectuelle particuliĂšre. Cheikh Anta Diop dĂ©barque Ă  Paris en 1946, pour y Ă©tudier Ă  la Sorbonne les MathĂ©matiques SupĂ©rieures et la philosophie, tout en poursuivant ses recherches linguistiques sur le wolof et le sĂ©rĂšre. La seconde guerre mondiale et son cortĂšge d’horreurs vient de s’achever. Les camps de concentration nazis ont atteints les sommets de la barbarie. La civilisation occidentale est touchĂ©e, mortellement blessĂ©e. Mais dans les Ă©coles, on enseigne toujours aux enfants la supĂ©rioritĂ© de la race blanche », l’antĂ©rioritĂ© indiscutable de la civilisation occidentale. L’Afrique n’a alors d’Histoire que celle que consentent Ă  Ă©crire les colons. La nĂ©gation de l’histoire et des rĂ©alisations intellectuelles des peuples africains noirs est le meurtre culturel, mental, qui a dĂ©jĂ  prĂ©cĂ©dĂ© et prĂ©parĂ© le gĂ©nocide ici et lĂ  dans le monde. » Cheikh Anta Diop, Civilisation et barbarie, PrĂ©sence Africaine1981. Cheikh Anta Diop, qui parallĂšlement fonde Ă  Paris l’Association des Etudiants Africains, et participe aux rĂ©unions politiques oĂč fermentent les idĂ©es-prĂ© indĂ©pendantistes, se spĂ©cialise en physique nuclĂ©aire et travaille dans le laboratoire de FrĂ©dĂ©ric Joliot Curie au CollĂšge de France, publie des articles, puis des essais, sur la question de l’utilisation et du dĂ©veloppement des langues africaines, et la politique africaine. En 1953, Cheikh Anta Diop Ă©pouse Louise Marie Maes, diplĂŽmĂ©e d’Études supĂ©rieures en Histoire et GĂ©ographie. Sa thĂšse de doctorat Ăšs Lettres, soutenue en 1954 Ă  la Sorbonne, plus tard publiĂ©e sous le titre Nations nĂšgres et Culture, de l’antiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui, fait dĂ©bat, dĂ©range le jury français
 MĂȘme si finalement Cheikh Anta Diop obtiendra son doctorat, il est contestĂ©. En dĂ©montrant que la premiĂšre civilisation que l’HumanitĂ© aie connue est nĂ©gro-africaine, il bouleverse les paramĂštres historiques et culturels. L’Histoire Ă©tait Ă  Ă©crire du point de vue de l’Afrique. Quand, en Egypte, la premiĂšre Ă©criture de l’HumanitĂ©, les hiĂ©roglyphes, a Ă©tĂ© dĂ©couverte par le français Champollion, NapolĂ©on 1er, qui venait de rĂ©tablir l’esclavage, a créé l’acadĂ©mie d’Egyptologie, diffusant pour longtemps l’idĂ©e que les Egyptiens et leurs sciences, Ă©taient, Ă©videmment, sĂ©mites. Cheikh Anta Diop, en affirmant que les Ă©gyptiens antiques Ă©tant nĂ©gro-africains, l’Afrique Noire Ă©tait mĂšre de toutes les civilisations, dĂ©monte toute un pan du racisme » colonialisme, et le racisme lui-mĂȘme. Son doctorat fait dĂ©bat, mais Nations nĂšgres et Culture, publiĂ© par les Ă©ditions PrĂ©sence Africaine, est un succĂšs phĂ©nomĂ©nal. En disant que ce sont les ancĂȘtres des NĂšgres, qui vivent aujourd’hui principalement en Afrique Noire, qui ont inventĂ© les premiers les mathĂ©matiques, l’astronomie, le calendrier, les sciences en gĂ©nĂ©ral , les arts, la religion, l’agriculture, l’organisation sociale, la mĂ©decine, l’écriture, les techniques, l’architecture ... on ne dit que la modeste et stricte vĂ©ritĂ© 
. DĂšs lors le NĂšgre doit ĂȘtre capable de ressaisir la continuitĂ© de son passĂ© historique national , de tirer de celui-ci le bĂ©nĂ©fice moral nĂ©cessaire pour reconquĂ©rir sa place dans le monde moderne, sans verser dans le nazisme Ă  rebours , car la civilisation dont il se rĂ©clame eĂ»t pu ĂȘtre créée par n’importe quelle race humaine - pour autant que l’on puisse parler d’une race - qui eĂ»t Ă©tĂ© placĂ©e dans un berceau aussi favorable, aussi unique ». Cheikh Anta Diop, Nations NĂšgres et Culture. De retour Ă  Dakar en 1960, Cheikh Anta Diop fonde un laboratoire de datation par le Carbonne 14, oĂč il travaillera sans relĂąche, jusqu’à la fin de sa vie en 1986, Ă  prouver ce qu’il avance, poursuivant aussi ses recherches linguistiques sur les langues africaines, particuliĂšrement le wolof. Il trouve des correspondances entre le wolof et l’égyptien ancien qui corroborent sa thĂšse. T out en publiant une sĂ©rie d’essais tout autant scientifiques qu’engagĂ©s, Cheikh Anta Diop s’affirme comme opposant Ă  LĂ©opold SĂ©dar Senghor dĂšs 1961, avec la crĂ©ation du parti BMS, Bloc des Masses SĂ©nĂ©galaises. Un engagement qui va lui valoir un mois de prison Ă  Djourbel, avant que LĂ©opold SĂ©dar Senghor, constatant sa popularitĂ©, lui propose des postes ministĂ©riels, qu’il refuse. Nous aspirons tous au triomphe de la notion d’espĂšce humaine dans les esprits et dans les consciences, de sorte que l’histoire particuliĂšre de telle ou telle race s’efface devant celle de l’homme tout court. On n’aura plus alors qu’à dĂ©crire, en termes gĂ©nĂ©raux qui ne tiendront plus compte des singularitĂ©s accidentelles devenues sans interĂȘt, les Ă©tapes significatives de la conquĂȘte de la civilisation par l’homme, par l’espĂšce humaine tout entiĂšre » Cheikh Anta Diop, AntĂ©rioritĂ© des civilisations nĂšgres, mythe ou vĂ©ritĂ© historique ? PrĂ©sence africaine, 1967, page 280. En 1966, lors du premier Festival mondial des Arts nĂšgres de Dakar, Cheikh Anta Diop est distinguĂ© comme l’auteur africain qui a exercĂ© le plus d’influence sur le XXe siĂšcle » . Il participe Ă  des congrĂšs panafricanistes, donne des confĂ©rences en Afrique, en occident, travaille avec ThĂ©ophile Obenga, avec qui il va prĂ©senter Ă  des Ă©gyptologues du monde entier, au Caire, en 1974, la thĂ©orie d’un peuplement uniforme de la vallĂ©e du Nil des origines de l’humanitĂ© jusqu’à l’invasion perse ». Les analogies linguistiques entre des langues ouest africaines et l’égyptien ancien sont un des Ă©lĂ©ments qui Ă©taye le plus leur thĂšse, qui va provoquer de longs dĂ©bats, et ce, jusqu’à prĂ©sent. Cheikh Anta Diop poursuit sa lutte politique et crĂ©e en 1976 le RND, Rassemblent National DĂ©mocratique, et le journal Siggi, qui deviendra Taxaw. On y lit des articles sur la politique intĂ©rieur sĂ©nĂ©galaise, la politique internationale, des problĂ©matiques panafricaines. Le gouvernement promulgue la loi dite de trois courants » socialistes, libĂ©ral et marxistes lĂ©ninistes, qui oblige tous les partis Ă  s’affilier Ă  un de ces courants. Ce que le RND refuse de faire. Le bras de fer qui sensuit avec les autoritĂ© va durer des annĂ©es. Cheikh Anta Diop s’affirme comme un vĂ©ritable dĂ©fenseur de la dĂ©mocratie au SĂ©nĂ©gal. Le RND ne sera reconnu qu’aprĂšs la mort de LĂ©opold SĂ©dar Senghor, par son successeur Abdou Diouf, en 1981. AnnĂ©e au cours de laquelle Cheikh Anta Diop publie Civilisation ou Barbarie, Anthropologie sans complaisance, dĂ©diĂ© Ă  Alioune Diop, fondateur des Ă©ditions PrĂ©sence Africaine, qui lui vaudra le Grand Prix Scientifique de l’Institut Culturel Africain ICA. Aujourd’hui, chaque peuple, armĂ© de son identitĂ© culturelle retrouvĂ©e ou renforcĂ©e, arrive au seuil de l’ùre post-industrielle. Un optimisme africain atavique, mais vigilant, nous incline Ă  souhaiter que toutes les nations se donnent la main pour bĂątir la civilisation planĂ©taire au lieu de sombrer dans la barbarie. » Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie Introduction, Editions PrĂ©sence Africaine Membre du comitĂ© scientifique international pour la rĂ©daction de l’Histoire gĂ©nĂ©rale de l’Afrique, qui comprendra huit volumes, sous la direction de Ahmadou Maktar Mbow, Cheikh Anta Diop commence Ă  enseigner en 1981, comme professeur d’histoire associĂ© Ă  la FacultĂ© Ăšs Lettres et Sciences humaines de Dakar, en maĂźtrise et DEA. Jusque-lĂ , les portes de l’universitĂ© lui Ă©taient restĂ©es administrativement fermĂ©es. Il continue Ă  donner des confĂ©rences et Ă  participer Ă  des colloques internationaux et aux Etats Unis, invitĂ© par le maire d’Altanta et l’association Martin Luther King en 1985, on l’invite dans les universitĂ©, et le 4 avril, est proclamĂ© le Dr Cheikh Anta Diop Day
 DĂ©cĂ©dĂ© Ă  Dakar le 7 fĂ©vrier 1986, dans son sommeil, Cheikh Anta Diop a Ă©tĂ© inhumĂ© Ă  Thietiyhou, oĂč un mausolĂ©e en son honneur a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 2008. Depuis 1987, l’UniversitĂ© de Dakar porte son nom. Louise-Mae Diop, avec qui il a eu quatre fils, et qui ne s’était jamais remariĂ©e, dĂ©cĂ©dĂ©e le 4 mars 2016 Ă  Paris, a Ă©tĂ© inhumĂ©e Ă  ThiĂ©thiou aux cotĂ©s de son Ă©poux. En septembre 2016, aprĂšs les cĂ©lĂ©brations des 30 ans de sa disparition, le gouvernement a dĂ©crĂ©tĂ© la tenue d’un sĂ©minaire pour envisager l’intĂ©gration au programme scolaire des enseignements de Cheikh Anta Diop.
2nd Outstanding African Thinkers Conference. The Centre for Critical Thinking and Resourceful Research in Africa-CECTRRA,Abuja (www.cectraafrica.org) in Collaboration with DĂ©partement d’Histoire et d’ArchĂ©ologie, FiliĂšre Doctorale de Philosophie et Laboratoire ABLODE of University of Abomey Calavi, Republic of Benin and Africa
journal article La Renaissance africaine Enjeux et perspectives culturelles, scientifiques et techniques dans l'Ɠuvre de Cheikh Anta Diop PrĂ©sence Africaine Nouvelle sĂ©rie, No. 175/177, Cinquantenaire du 1er CongrĂšs international des Ă©crivains et artistes noirs, 19-22 septembre 2006 / 50th Anniversary of the 1st International Congress of Black Writers and Artists, 19-22 September 2006 Volume II—Communications et dĂ©bats / Contributions and Discussio 2007-1er semestre 2008, pp. 469-497 29 pages Published By PrĂ©sence Africaine Editions Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? 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Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera l’Ɠuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de l’hitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Alioune Diop, jeune intellectuel SĂ©nĂ©galais, prĂ©pare dĂšs 1941 ce qui sera l’Ɠuvre de sa vie PrĂ©sence Africaine. Homme de culture et homme de dialogue avant tout, il rassemble, pendant cette pĂ©riode de triomphe de l’hitlĂ©risme, des amis fidĂšles, des compagnons de lutte. Publisher Information In 1949, the publishing house opens its doors. It is this space in which novelists, novelists, storytellers, essayists, poets and thinkers of the Black World can finally express themselves and see their works circulating. The Bantu Philosophy of the Reverend Father Placide Tempels, which arouses many controversies, is the first book published by the Presence Africaine Editions. En 1949, la Maison d’Edition ouvre ses portes. Elle est cet espace dans lequel, romanciers, nouvellistes, conteurs, essayistes, poĂštes et penseurs du Monde Noir peuvent enfin s’exprimer et voir circuler leurs Ɠuvres. La Philosophie Bantoue, du RĂ©vĂ©rend PĂšre Placide Tempels, qui suscite de nombreuses controverses, est le premier ouvrage publiĂ© par les Editions PrĂ©sence Africaine. Rights & Usage This item is part of a JSTOR Collection. For terms and use, please refer to our Terms and Conditions PrĂ©sence Africaine © 2007 PrĂ©sence Africaine Editions Request Permissions Author Théophile Obenga Title: Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx: Contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l'historiographie mondiale (French Edition) ISBN10: 2708706047 ISBN13: 978-2708706040 Format:.PDF .EPUB .FB2 Pages: Publisher: Khepera (1996) Language: French Size pdf: 1376 kb Size epub: 1857 kb Rating: 5.0 Votes: 292 Category: ï»żLivres 1- L’Afrique dans l’AntiquitĂ© — Égypte ancienne-Afrique noire, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1973. 2- Introduction Ă  la connaissance du peuple de la RĂ©publique Populaire du Congo, Brazzaville, Librairies Populaires, 1973. 3- Afrique centrale prĂ©coloniale – Documents d’histoire vivante, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1974. 4- La Cuvette congolaise. Les hommes et les structures. Contribution Ă  l’histoire traditionnelle de l’Afrique centrale, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1976. 5- Le ZaĂŻre, Civilisations traditionnelles et Culture moderne Archives culturelles d’Afrique centrale, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1977. 6- La vie de Marien Ngouabi 1938-1977, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1977. 7- StĂšles pour l’avenir poĂšmes, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1978. 8- Pour une Nouvelle Histoire, essai, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1980. 9- La dissertation historique en Afrique. A l’usage des Ă©tudiants de PremiĂšre AnnĂ©e d’UniversitĂ©, Dakar, Nouvelles Éditions Africaines, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1980. 10- Sur le chemin des hommes. Essai sur la poĂ©sie nĂ©gro-africaine, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1984. 11- LittĂ©rature traditionnelle des Mbochi. Etsee le Yamba, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1984. 12- Les Bantu, Langues-Peuples-Civilisations, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1985. 13- Astres si longtemps. PoĂšmes en Sept Chants, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1988, Collect. "PoĂ©sie". 14- La Philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique - 2780-330 avant notre Ăšre, Paris, L’Harmattan, 1990. 15- Origine commune de l'Ă©gyptien ancien, du copte et des langues nĂ©gro-africaines modernes — Introduction Ă  la linguistique historique africaine, Paris, L’Harmattan, 1993. 16- La GĂ©omĂ©trie Ă©gyptienne - Contribution de l'Afrique antique Ă  la mathĂ©matique mondiale, Paris, L’Harmattan, 1995. 17- Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx - Contribution de Cheikh Anta Diop Ă  l'historiographie mondiale, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1996. L'histoire sanglante du Congo, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1998. 19- Le sens de lutte contre l'africanisme eurocentriste, Paris, L'Harmattan/Khepera, 2001. 20- L'universitĂ© africaine dans le cadre de l'Union Africaine, Paris, Pyramide Papyrus Presse, 2003. 21- L'Egypte, La GrĂšce et L'Ecole d'Alexandrie, Paris, L'Harmattan/Khepera, 2006. 22. Appel Ă  la jeunesse africaine, Paris, Editiond Ccinia Communication, Paris, 2007. Articles A - Revue "PrĂ©sence Africaine. Revue Culturelle du Monde Noir" Paris 1- Le royaume de Makoko, n° 70, 1969. 2- L’Afrique dans l’AntiquitĂ©, n°72, 1969, pp. 73-84. 3- MĂ©thode et conception historique de Cheikh Anta DIOP, n° 74, 1970, pp. 3-28. 4- L’Afrique et l’évolution humaine. ÉlĂ©ments bibliographiques, n° 78, 1971, pp. 214-234. 5- Esquisse d’une morphologie de l’histoire africaine, n°83, 1972, pp. 9-32. 6- Les Ă©tudes africaines en Bulgarie, n° 88, 1973. 7- Les 20 ans de Nations nĂšgres et Culture 1954-1974, n° 89, 1974, pp. 214-223. 8- Science et langage en Afrique, n° 92, 1974, pp. 149-160. 9- Contribution de l’égyptologie au dĂ©veloppement de l’histoire africaine, n° 94, 1975. 10- Cheikh Anta DIOP et les autres, n° 105-106, 1978, pp. 29-44. 11- Connaissance du passĂ© humain de l’Afrique, n° spĂ©cial "RĂ©flexions sur la premiĂšre dĂ©cennie des IndĂ©pendances en Afrique noire", 3Ăš trim. 1971, pp. 283-293. 12- Temps, continuitĂ© et sens de l’histoire africaine, in ouvrage collectif La reconnaissance des diffĂ©rences, chemin de la solidaritĂ© . DeuxiĂšme rencontre d’Africains et d’EuropĂ©ens, Brazzaville, 21-26 fĂ©vrier 1972, 1973, pp. 152-166. 13- De l’État dans l’Afrique prĂ©coloniale le cas du royaume de Kouch dans la Nubie ancienne, n° 127-128, 3e et 4e trim. 1983, pp. 128-148. 14- La philosophie pharaonique, n° 137-138, Paris, 1er et 2e trim. 1986, pp. 3-24. 15- Esquisse d’une histoire culturelle de l’Afrique par la lexicologie, n° 145, 1er trim. 1988, pp. 3-25. 16- Les derniers remparts de l'africanismee, n° 157, 1er sem. 1998, pp. 47-65. B - Revue "Cahiers Congolais d’Anthropologie et d’Histoire" Brazzaville 1- Protohistoire de la linguistique mĂ©diterranĂ©enne, annĂ©e 1, n° 1, 1976, pp. 21-30. 2- Les origines linguistiques de l’Afrique noire, n° 3, tome 3, 1978, pp. 25-32. 3- Habillement, CosmĂ©tique et Parure au royaume du Kongo XVIe-XVIIIe siĂšcle, tome 4, 1979, pp. 21-38. 4- Formation du pluriel en sĂ©mitique et en Ă©gyptien, n° 5, 1980, pp. 31-38. 5- Instruments de musique au royaume du Kongo XVIe-XVIIIe siĂšcle, tome 4, 1981, pp. 39-56. 6- Temps et astronomie chez les Mbochi de l’Alima, n° 7, 1982, pp. 51-61. 7- "BƓuf", "Taureau", BĂ©tail" en Ă©gyptien ancien et en nĂ©gro-africain moderne, n° 7, 1982, pp. 51-61. 8- Terminologie de la mĂ©tallurgie du fer en bantu, n° 8, 1983, pp. 35-58. 9- Naissance et pubertĂ© en pays Kongo au XVIIe siĂšcle, n° 9, 1982, pp. 19-30. C - Revue "Africa Zamani. Revue d’Histoire Africaine. Review of African History" YaoundĂ© 1- Documents imprimĂ©s arabes, source de l’histoire africaine, n° 4, juillet 1974, pp. 3-51. D- Revue "Éthiopiques, Revue socialiste de culture nĂ©gro africaine".Dakar 1- Nouveaux acquis de l’historiographie africaine, n° 27, juillet 1981, pp. 33-38. 2- L’univers puissant et multiple de Cheikh Anta DIOP, n° 1-2, Vol. IV, 1987, pp. 9-16. 3- L’Égypte pharaonique tutrice de la GrĂšce de ThalĂšs Ă  Aristote, n° 1-2, Vol. VI, 1er sem. 1989, pp. 11-45. E - Revue "Cahiers Ferdinand de Saussure". GenĂšve. 1- De la parentĂ© linguistique gĂ©nĂ©tique entre le kikongo et le mbosi, n° 24, 1968, pp. 59-69. 2- Égyptien ancien et nĂ©gro-africain, n° 27, 1971-1972, pp. 65-92 – Étude destinĂ©e aux MĂ©langes Henri Frei. F - Revue "Revolutionary World. An International Journal of Philosophy" Amsterdam 1- African civilization and History Historical Knowledge and Consciousness of Africa, vols 11-12-13,1975, N° spĂ©cial dĂ©diĂ© au PrĂ©sident Agostinho Neto. G - Revue "Africa Rivista trimestrale di studi e documentatizione dell’Istituto Italo-Africano" Rome 1- Le royaume de Kongo. I/Peuples et entitĂ©s politiques en prĂ©sence, annĂ©e XXIV, n° 4, dĂ©cembre 1969, pp. 323-348. 2- Le royaume de Kongo. II/ Le kikongo fondement de l’unitĂ© culturelle, annĂ©e XXV, n° 2, juin 1970, pp. 131-156. 3- MĂ©thodologie de l’histoire africaine sources locales, annĂ©e XXV, dĂ©cembre 1970, pp. 279-286. 4- ContinuitĂ© de l’histoire africaine, annĂ©e XXVII, n° 2, juin 1972, pp. 279-286. 5- La faune du royaume du Kongo d’aprĂšs un document inĂ©dit du XVIIe siĂšcle, annĂ©e XXVIII, n° 1, mars 1973, pp. 73-89. H - Revue "Nigrizia" VĂ©rone, Italie, N° spĂ©cial "Fatti e problemi del Mondo Nero". 1- Buona fortuna, Uomo, annĂ©e 100, n°9, octobre 1982. I - Revue "Revue de Recherche Scientifique. Institut de Recherche Scientifique Kinshasa, ZaĂŻre. 1- L’Afrique centrale son rythme d’évolution historique, mars-juin, 1978, pp. 205-227. J - UNESCO Paris. 1- Sources et techniques spĂ©cifiques de l’histoire africaine. Aperçu gĂ©nĂ©ral, in chapitre 4, Volume I de l’Histoire gĂ©nĂ©rale de l’Afrique "MĂ©thodologie et PrĂ©histoire africaine", Paris, Stock/Jeune Afrique/UNESCO, 1980, pp. 97-111. 2- ParentĂ© linguistique gĂ©nĂ©tique entre l’égyptien ancien Ă©gyptien et copte et les langues nĂ©gro-africaines modernes, in l’ouvrage collectif Le peuplement de l’Égypte ancienne et le dĂ©chiffrement de l’écriture mĂ©roĂŻtique, Actes du colloque international du Caire, 28 janvier - 3 fĂ©vrier 1974, Paris, UNESCO, 1978, pp. 65-71, Collection Histoire gĂ©nĂ©rale de l’Afrique. Études et documents, n°1. 3- Nubia and its relationship with Egypt 1780-700 BC, in ouvrage collectif History of Humanity - Scientific and Cultural Development, Volume II "From the Third millenium to the Seventh Century BC", Paris, UNESCO, 1996, pp. 138-144. K - Afrique Histoire. Le magazine trimestriel de l’histoire africaine" Dakar. 1- Les origines africaines des Pharaons, n° 7, 1983, pp. 47-48. L - "La semaine Africaine" Brazzaville 1- Un livre de Tati-Loutard. Portrait de la sociĂ©tĂ© congolaise, 24 Mars 1974, A propos des chroniques congolaises 1974 de Jean-Baptiste Tati-Loutard. 2- Jean-Paul Sartre 1905-1980 son barrage, n°9 du 22 au 28 Mai 1980, n° 1398. 3- RĂ©ponse Ă  Dominique NgoĂŻe-Ngalla, n° du 18 au 24 Juin 1981, p. 10. A propos de Lettre Ă  un Ă©tudiant africain. Suivi de la Sonate des veilleurs de D. NgoĂŻe-Ngalla. M - "Le Soleil", Quotidien national d’information Dakar 1- "Les normes du temps" de Tati-Loutard, supplĂ©ment du n° 1825 du mercredi 19 mai 1976, p. 5. N - Revue "Muntu, revue scientifique et culturelle du Centre International des Civilisations Bantous - CICIBA" Libreville-Gabon. 1- CaractĂ©ristiques de l’esthĂ©tique bantu, n° 1, 2Ăšsem. 1984, pp. 61-97. 2- SĂ©mantique et Ă©tymologie bantu comparĂ©es le cas de l’agriculture, n° 2, 1er sem. 1985, pp. 35-68. 3- Traditions et coutumes alimentaires kongo au XVIIe siĂšcle, n° 3, 2e sem. 1985, pp. 17-40. 4- Notes sur les connaissances astronomiques bantu, n° 6, 1er sem. 1987, pp. 63-78. 5- Le peuple teke en Afrique centrale, n° 7, 2° semestre 1987, pp. 11 - 32. O - Revue "La Revue de Sciences Sociales" Brazzaville. 1- Les rois-dieux du Loango, n° 3, 1985, pp. 21-47. P - Cameroon Tribune, Quotidien national d’information YaoundĂ©. 1- Cheikh Anta Diop l’inventeur de l’histoire africaine. n° 4158, 16 Juin 1988, supplĂ©ment du jeudi, n° 39, 13Ăš annĂ©e,p. 11. Q- AngolĂȘ, Artes e Letras Lisbonne. 1- A obra poĂ©tica de Agostinho Neto, ano II, n° 10, julho/setembro 1988, pp. 2-5. 2- Signos e discurso na filosophia bantu de KagamĂ© e problematica filosofica africana em geral, ano III, n° 12, janv./fevr. 1989, pp. 3-4. R- Dossiers Histoire et ArchĂ©ologie Dijon. 1- Sculpture et sociĂ©tĂ© dans l’ancien Kongo, n° 130, numĂ©ro spĂ©cial sur "l’Art africain", septembre 1988, pp. 35-68. S- Les cahiers du CELTHO - Centre d’Études Linguistiques et Historiques par Tradition Orale Niamey. 1- MĂ©thodologie en histoire africaine, n°I, 1986, pp. 35-51. RĂ©sumĂ© d’une confĂ©rence prononcĂ©e le 3 Mars 1982 au DĂ©partement d’Histoire de l’École des lettres et des Sciences humaines de l’UniversitĂ© de Niamey. T- La coopĂ©ration culturelle arabo-africaine. Le cas du CICIBA, dans l’ouvrage collectif L’Afrique et la culture arabo-islamique, Rabat, Publications de l’ISESCO, 1988, pp. 74-84. U- African Philosophy of the Pharaonic Period 2780-330 in l’ouvrage collectif "Egypt Revisited", Journal of African Civilizations, New Brunswick USA, London, Ivan Van SERTIMA, 1989, pp. 286-324. V- Qui Ă©tait Olfer Dapper pour un historien Africain ?, dans l’ouvrage collectif Ouverture sur l’art africain, Paris, Fondation Dapper, 1986, pp. 60-63. W- Signes et discours dans la philosophie bantu de Kagame et problĂ©matique philosophique africaine en gĂ©nĂ©ral, dans Akexis Kagame. L’homme et son oeuvre, actes du colloque international, Kigali Rwanda, 26 Novembre - 2 DĂ©cembre 1987, n° spĂ©cial de la revue "Éducation Science et Culture", Avril - Juin 1988, n° 20, pp. 179 - 189. X- Culture et intĂ©gration africaine, Fondements culturels du Panafricanisme, in Afrika, n° spĂ©cial, Louvain, 1991, pp. 13-33 ; texte de la confĂ©rence prononcĂ©e Ă  la Biennale des Arts et des Lettres, tenue Ă  Dakar du 12 au 18 dĂ©cembre 1990. Y- ANKH, Revue d'Égyptologie et des Civilisations Africaines. 1- Le "Chamito-sĂ©mitique n'existe pas", ANKH n°1, fĂ©vrier 1992, pp. 51-58. 2- Aristote et l'Égypte ancienne, ANKH n°2, avril 1993, pp. .8-18. 3- La StĂšle d'Iritisen ou le premier traitĂ© d'esthĂ©tique de l'humanitĂ©, ANKH n°3, juin 1994, 4- La parentĂ© Ă©gyptienne - ConsidĂ©rations sociologiques, ANKH n°4/5, 1995-1996, pp. 138-183. 5- Un commentaire sur les rĂ©flexions de M. Luc Bouquiaux, ANKH n°4/5, 1995-1996, pp. 317-346. 6. Anthropologie pharaonique - Textes Ă  l'appui, ANKH n° 6/7, 1997-1998, pp. 9-53. 7. Africa, the cradle of writing, ANKH n°8/9, 1999-2000, pp. 86-85. 8. L'hĂ©matome du rocher, ANKH n°8/9, 1999-2000, pp. 96-97. 9. Calcul du volume de la pyramide, ANKH n°8/9, 1999-2000, pp. 182-186. 10. L'Egypte pharaonique et IsraĂ«l dans l'AntiquitĂ©, ANKH n°10/11, 2001-2002, pp. 106-131. 11. L'Ă©gyptien ancien n'est pas une langue sĂ©mitique, ni une langue chamito-sĂ©mitique, mais une langue nĂ©gro-africaine ANKH, n°10-11, 2001-2002, pp. 72-84. 12. Comparaisons morphologiques entre l'Egyptien ancien et le Dagara, ANKH n°12/13, 13. SexualitĂ©, amour et mariage en Egypte et en GrĂšce dans l'antiquitĂ©, ANKH n°14/15, Interviews 1- L’interview du professeur ThĂ©ophile Obenga, dans " - Information", spĂ©cial FESPAC 77 de Lagos Nigeria, n° consacrĂ© au colloque, 1977, Propos recueillis par Caroline Adamon. 2- L’interview du mois Egyptologie et Civilisations noires, dans "Africa" Dakar, n° 125, novembre 1980, 18Ăš annĂ©e, pp. 95-97. Propos recueillis par RenĂ©e Pelletier. 3- ThĂ©ophile Obenga ProlĂ©gomĂšnes pour une nouvelle histoire, dans "Mweti" Brazzaville, n° 338, jeudi 23 octobre 1980, p. 6 et p. 8. Propos recueillis par Caya Makhele. 4- Entretien avec ThĂ©ophile Obenga, dans "Recherche PĂ©dagogie et culture" Paris, mars - avril 1981, vol. IX, n° 52, pp. 41-45. Propos recueillis par Denyse de Saivre. 5- Pour une nouvelle conscience africaine, dans "Afrique - Asie" Paris, n° 231, janvier 1981. Interview rĂ©alisĂ©e par Christiane Falgayrettes. 6- Peut-on trouver dans l’histoire des solutions aux problĂšmes de demain. Une interview du Professeur ThĂ©ophile Obenga, dans "Cameroon Tribune" YaoundĂ©, Cameroun, n° 2067, mardi 5 mai 1981, p. 4. Propos recueillis par Patrice Etoundi M’Balla. 7- ThĂ©ophile Obenga l’homme noir africain doit se dĂ©coloniser culturellement, dans "Bingo" Paris, n° 364, mai 1983, pp. 20-27. Propos recueillis par Alphonse Ndzanga-K.. 8- Les prĂ©humains que nous sommes, dans "Jeune Afrique" Paris, n° 1035, 5 novembre 1980, p. 75. Propos recueillis par Sophie Bessis. 9- Faire connaĂźtre l’hĂ©ritage culturel de la sociĂ©tĂ© mbochi, dans "Bingo" Paris n° 392, septembre 1985, pp. 61-65. Propos recueillis par Alphonse Ndzanga-Konga. 10- Les Bantu attendent leur Bolivar, dans "Jeune Afrique" Paris, n° 1292, 9 octobre 1985, pp. 58-59. Propos recueillis par Elisabeth Nicolini. 11- Colloque sur l’archĂ©ologie. La puissance et le rayonnement de l’Afrique passent par l’unitĂ© continentale, dans "Cameroon Tribune" YaoundĂ©, Cameroun, n° 3473, 12-13 janvier 1986, p. 2. Propos recueillis par Kume-Tale. 12- Interview accordĂ©e Ă  Nomade. Revue culturelle dirigĂ©e par Dou Kaya Paris n° spĂ©cial consacrĂ© Ă  Cheikh Anta Diop, fĂ©vrier 1989, pp. 156-159. Comptes rendus - Lectures d’ensemble Jean-Baptiste Tati-Loutard, de l’Afrique dans l’AntiquitĂ©, in "Sentiers" Paris, n° 45, 1973. 2- M. Zaina, Notes de lecture. "L’Afrique dans l’AntiquitĂ©" par ThĂ©ophile Obenga, in "ZaĂŻre" un magazine de Kinshasa, 28 janvier 1974, pp. 47-48. 3- Michel-Marie Dufeil, de l’Afrique dans l’AntiquitĂ©, in "Annales Economies - SociĂ©tĂ©s - Civilisations" Paris, mars - avril 1974, pp. 282-284. 4- Sylvain Urfer, de l’Afrique dans l’AntiquitĂ©, in "Projet" Paris, n° 85, mai 1974, 5- Maurice Caveing, de l’Afrique dans l’AntiquitĂ©, in "Raison PrĂ©sente" Paris, n° 31, juillet -aoĂ»t - septembre 1974, -124. 6- Thierno Mouctar Bah, de l’Afrique dans l’AntiquitĂ©, in "Africa Zamani. Revue d’Histoire Africaine" YaoundĂ©, n° 3, dĂ©cembre 1974, pp. 163 - 167. 7- RenĂ© Tavenaux, de l’Afrique centrale prĂ©coloniale, in "Annales de l’Est" Nancy, UniversitĂ©, 5Ăš sĂ©rie, 26Ăš annĂ©e, n°4, 1974, pp. 385 -387. 8- Ndaywel Ăš Nziem, de l’Afrique dans l’AntiquitĂ©, in "Likundoli. EnquĂȘtes d’Histoire zaĂŻroise" Lubumbashi, Centre d’Etudes et de Recherches Documentaires sur l’Afrique Centrale, UniversitĂ©, 2, 1974, 1, pp. 85-88. 9- Michel-Marie Dufeil, La Cuvette congolaise. Les hommes et les structures. Compte rendu, in "Cahiers Congolais d’Anthropologie et d’Histoire" Brazzaville, annĂ©e 1, n°1, 1976, pp. 87-90. 10- Gatore-Oswald, ThĂ©ophile Obenga et le paradoxes de l’ethnocentrisme, in "PrĂ©sence Africaine. Revue culturelle du Monde noir" Paris, n° 103, 3Ăš trimestre, 1977, pp. 109-125. 11- Philippe Decraene, ThĂ©ophile Obenga, Ă©gyptologue et ministre, in "Le Monde" Quotidien parisien, 34Ăš annĂ©e, n° 10002, dimanche 27 - lundi 28 mars 1977, 12- Luadia-Luadia Ntambwe, de "la Cuvette congolaise. Les hommes et les structures", in "Recherche - PĂ©dagogie et Culture" Paris, n° 28, mars - avril 1977, vol. V, pp. 70-71. 13- Maurice Caveing, La Cuvette congolaise. Les hommes et les structures et le ZaĂŻre. Civilisations traditionnelles et Culture moderne, dans "Raison PrĂ©sente" Paris, avril -mai -juin 1977, n° 42, pp. 115-116. 14- Djibril Tamsir Niane, Le ZaĂŻre, Civilisations traditionnelles et Culture moderne, in "Ethiopiques. Revue socialiste de culture nĂ©gro-africaine" Dakar, n° 11, juillet 1977, pp. 99-103. 15- Elikia M’Bokolo, Le phĂ©nomĂšne Obenga, in "Demain l’Afrique" Paris, n° 12, septembre 1978, pp. 111-112. 16- Elikia M’Bokolo, de "Le ZaĂŻre, Civilisations traditionnelles et Culture moderne dans Notre librairie La littĂ©rature zaĂŻroise Paris, n° 44, octobre - novembre 1978, pp. 11-14. 17- Arlette Chemain, ThĂ©ophile Obenga, StĂšles pour l’avenir, dans "Recherche - PĂ©dagogie et Culture" Paris, n° 41/42, vol. VII, mai - aoĂ»t 1979, pp. 70-72. Voir Ă©galement dans la revue "PrĂ©sence Africaine" Paris, n° 107, 3Ăš trim. 1978. 18- Pape Marcel Sene, ThĂ©ophile Obenga - HervĂ© Bourges, deux historiens parlent de leurs oeuvres, in "Le Soleil" Dakar, vendredi 28 dĂ©cembre 1979, n° 2907, 10e annĂ©e. 19- Sylviane Kamara, Les nouveaux visages de l’Afrique. Les jeunes panthĂšres ont de l’élan, in "Jeune Afrique" Paris, n° 1043, 31 dĂ©cembre 1980, n° spĂ©cial "Hors sĂ©rie album 20 ans", p. 97. 20- Sylvain Bemba, Dialogue des civilisations Garaudy proposait, Obenga rĂ©pond il faut "redimensionner" l’histoire, in "La semaine africaine" Brazzaville, n° 1412, 30 octobre - 5 novembre 1980, p. 8. 21- Sophie Bessis, avec ThĂ©ophile Obenga, une leçon de tolĂ©rance et d’universalisme. La marche de l’homme dans la nature, in "Jeune Afrique" Paris, n° 1035, 5 novembre 1980, p. 75. A propos de Pour une nouvelle Histoire 1980. 22- Luadia-Luadia Ntambwe, "Pour une Nouvelle Histoire" de ThĂ©ophile Obenga, in "La Semaine Africaine" Brazzaville, n° 1419, 18-24 dĂ©cembre 1980, p. 10. 23- Gregorio Weinverg, El libro extranjero. Una reflexion sobre la historia universal desde Africa, Supplemento Literario des diario La Nacion de Beunos Aires Argentine, 21 aoĂ»t 1981. A propos de Pour une Nouvelle Histoire 1980. 24- Mamadou Diouf, de "Pour une Nouvelle Histoire", in "Afrique - Histoire" Dakar, n° 3, 1981, p. 36. 25- Sylvain Bemba, ThĂ©ophile Obenga a reçu le Prix National de la Recherche 1982, dans "La Semaine Africaine" Brazzaville, 30 dĂ©cembre 1982 - 5 janvier 1983, p. 10. 26- Americo Goncalves, A problematica da Historia de Africa, Respigos de uma palestra do prof. ThĂ©ophile Obenga, Supplemento Cultural do "Jornal de Angola" Luanda, n° 161, 19-25 aoĂ»t 1983, pp; 1-2. 27- Arlette Chemain, De l’oralitĂ© Ă  l’écriture en RĂ©publique Populaire du Congo "Etsee le Yamba" de ThĂ©ophile Obenga, dans la revue "PrĂ©sence Africaine" Paris, n° 132, 4e trim. 1984, pp. 62-70. 28- GrĂ©goire Lefouoba, L’oeuvre de ThĂ©ophile Obenga a dix ans, in "Mweti" Brazzaville, n° 935, mardi 21 fĂ©vrier 1984, 29- Alain Anselin, ThĂ©ophile Obenga, Notes de lecture "CaractĂ©ristiques de l’esthĂ©tique bantu" in Muntu, n° 1, 1984. LittĂ©rature traditionnelle des Mbochi. Etsee le Yamba, Paris,PrĂ©sence Africaine, 1984. Les Bantu-Langues-peuples-civilisations, Paris, PrĂ©sence Africaine, 1985 dans la revue "Les Annales Martiniquaises" Fort-de-France, revue du LARIAMEP, sĂ©rie "Sciences de l’Homme et de la SociĂ©tĂ©", n° 3, 1985, p. 50. Voir Ă©galement la revue "PrĂ©sence Africaine" Paris, n° 133-134, 1eret 2Ăš trim. 1985, pp. 251-253. 30- CĂ©lestin Monga, PoĂ©sie Une critique passionnĂ©e de ThĂ©ophile Obenga, dans "Jeune Afrique" Paris, n°1258, 13 fĂ©vrier 1985, p. 66. A propos de Sur le chemin des hommes 1984. 31- Christiane Falgayrettes, La littĂ©rature traditionnelle des Mbochi Etsee le Yamba par ThĂ©ophile Obenga. De vĂ©ritables "archives" de la parole, dans "Cameroon Tribune" YaoundĂ©, n° 3202, 16 fĂ©vrier 1985, p. 6. 32- David Ndachi Tagne, Leçon inaugurale du Pr ThĂ©ophile Obenga. 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Ngal, Notes de lecture Ă  propos de la "LittĂ©rature traditionnelle des Mbochi", in "Notre Librairie", n° 92-93, mars-mai 1988, pp. 222-223. 36- Ngal, Notes de lecture Ă  propos de "Sur le chemin des hommes", in "Notre Librairie", n° 92-93, mars-mai 1988, pp. 224-225. 37- Ngal, Notes de lecture Ă  propos de "Les Bantu, Langues, Peuples, Civilisations", in "Notre Librairie", n° 92-93, mars-mai 1988, pp. 227-228. 38- Jean-Michel Delobeau, ThĂ©ophile Obenga. "LittĂ©rature traditionnelle des Mbochi. Etsee le Yamba". Collection "Paroles et Traditions"; PrĂ©sence Africaine/ACCT Paris, 1984, 325 pages, dans "Cahiers Congolais d’Anthropologie et d’Histoire" CCAH Brazzaville, tome 10, 1985, 39- Jean-Luc Aka-Evy, "Les Bantu, Langues - Peuples - Civilisations" de ThĂ©ophile Obenga Paris, PrĂ©sence Africaine, 1985, 376 pages, annexes, index, une carte hors-texte, bibliographie, dans "CCAH" Brazzaville, tome 10, 1985, pp. 80-82. 40- Paulin Joachim, "Astres si longtemps" de ThĂ©ophile Obenga, in "Bingo" Paris, aoĂ»t 1988, n° 427, 41- Max Liniger-Goumaz, ThĂ©ophile Obenga, Langues, Peuples, Civilisations Paris, PrĂ©sence Africaine, 1985, 376 pages, in "GenĂšve - Afrique". Revue de l’Institut Universitaire d’Etudes du DĂ©veloppement et de la SociĂ©tĂ© suisse d’Etudes Africaines GenĂšve, vol. XXIII, n° 2, 1985, pp. 135-136. 42- Chris Gray, Conceptions of History Cheikh Anta Diop and ThĂ©ophile Obenga, Londres, Karnak House, 1989, 155 pages, photo. 43- Sylvain Bemba, Obenga ou la mĂ©moire essentielle en mots de lumiĂšre, in "La Semaine Africaine" Brazzaville, n° 1836 du 1er au 7 mars 1990, page 8, photo. A propos de Astres si longtemps Paris, PrĂ©sence Africaine, 1988. 44- Jacques Habib Sy, ThĂ©ophile Obenga At the Forefront of Egypto - Nubian and Black African Renaissance in Philosophy, pp. 277-285, dans l’ouvrage collectif Ă©ditĂ© par Ivan Van Sertima, Egypt revisited, Journal of African Civilizations, New Brunswick et Londres, Transaction Publishers, 1989. 45- " La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique, 2780-330 avant notre Ăšre. ThĂ©ophile Obenga, in "Le Monde Diplomatique" Paris, n° 441, 37Ăš annĂ©e, dĂ©cembre 1990, p. 31. 46- Dady Bouchard, "La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique", Pour restituer l’histoire, in "L’Union, quotidien gabonais d’information Libreville, 16Ăš annĂ©e, n°4501, mercredi 9 janvier 1991, 47- V. Savanne, L’Egypte mĂšre, "La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique", in "Sud Hebdo" Dakar, n° 141, 24 janvier 1991. 48- Penel, Dernier livre de ThĂ©ophile Obenga, Une onde de choc dans la philosophie, in "La Semaine Africaine" Brazzaville, n° 1877 du 7 au 13 fĂ©vrier 1991, pp. 8-9. de "La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique". 49- Jean Ziegler, Une Ă©tude ambitieuse et Ă©rudite. Aux sources du patrimoine intellectuel africain Ă  propos de "La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique", in "Jeune Afrique" Paris, n° 1579, du 3 au 9 avril 1991, pp. 34-35. 50- Jean Charles Gomez, Dossier et compte rendu du colloque de Dakar L'oeuvre de Cheikh Anta Diop et la Renaissance de l'Afrique au seuil du troisiĂšme millĂ©naire, in "Racines & Couleurs" Paris, n° 126, trimestre IV, 1997, pp. 193-V-206-XVIII.
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